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Prix Polar SNCF 2018. Quand 9e art rime avec polar

2 mai 2018
- -
Par : Samuel Delziani

La sélection du Prix du Polar SNCF 2018, catégorie bande dessinée, joue une fois de plus avec les limites du genre. Road trip, récit dystopique, intimiste, social ou à la limite du comique, les cinq oeuvres à départager ne se ressemblent pas et c’est tant mieux. Vous avez jusqu’au 31 mai pour voter en ligne et peut-être décerner le prix à votre BD préférée. Tour d’horizon des prétendants.

Elle court, elle court la rumeur

DR

Le fils Gaborit est de retour. La rumeur est née après l’indiscrétion d’un cafetier. Depuis on ne parle que de ça ! Elle a enflé, s’est développée, a été colportée par tous, gonflée par certains, débattue à table et en famille, sur le lieu de travail – bureau, chantier, champs – ou aux heures d’ouverture des quelques commerces…

Bref, elle est de toutes les discussions dans cette petite ville de province. Le bouche-à-oreille fonctionne à plein régime. Disparu des radars depuis deux ans, le jeune homme a quitté la ville suite au décès dans un accident de voiture de sa petite amie, fille d’un notable local. Et cette réapparition ne réjouit pratiquement personne.

Il y a bien quelques sceptiques, « Tout ça… c’est des bobards, des racontars. », objecte ainsi un peintre en bâtiment… mais la plupart ont déjà condamné le « môme Gabory ». De bribes d’infos en bribes d’infos, nous finissons par saisir le funeste passé qui hante encore la mémoire collective locale.

Une « doxa » qui délivre par petites touches les mécanismes de la tragédie à venir, inéluctable. Peu importe que la rumeur soit vérifiée, peu importe que la vérité surgisse. Certains comptes doivent être réglés.

Tu sais ce qu’on raconte… est un drame polyphonique, dont le récit, haletant, se déroule au rythme frénétique des discussions d’une petite ville de province face à son ennui. Un jugement « populaire » sans appel qui n’obtiendra pourtant pas le verdict souhaité…

Tu sais ce qu’on raconte… par Gilles Rochier et Daniel Casanave – Warum (2016). Prix : 15 euros.


Café, beignet et petite déprime lunaire

DR

« Crimes signalés : zéro. Enquêtes en cours : zéro. Enquêtes résolues: zéro. Votre taux de résolution des crimes est de 100 %. » Avec un tel taux de crimes élucidés, sa hiérarchie est contente, même si en absence de crime, cet agent de la Police lunaire a du mal à y trouver une satisfaction personnelle… et surtout, il s’ennuie. Il demande sa mutation, mais celle-ci lui est refusée. Il passe alors pour déprimé aux yeux de ses patrons qui lui envoient un robot-psychiatre qui lui administre des pilules contre l’anxiété. Une machine qu’il est obligé de porter, car elle n’est pas adaptée au sol de notre satellite…

Heureusement, il y a les beautés brutes du paysage lunaire et les pauses aux Lunar Donuts. Même sur la lune, un policier semble devoir boire du café et manger des beignets. Il peut y échanger quelques banalités avec la serveuse, fière « employée du mois » d’une boutique qui ne compte qu’une salariée. Avec Police lunaire, le cartooniste britannique Tom Gauld signe une oeuvre étrange, absurde comme une pièce d’Alfred Jarry ou de Samuel Beckett. Dans ce flic qui s’ennuie et cette fille qui sert les cafés, il y a quelque chose du duo de clochards d’En attendant Godot… On visite avec humour et un sens du non-sens tout britannique la face cachée de cette lune, colonisée, mais progressivement abandonnée par ses habitants, remplacée par des robots souvent « à roder ». Une vision originale de la conquête spatiale !

Police lunaire de Tom Gauld – 2024 (2016). Prix : 17 euros.


Fièvre de l’or au pays du Père Noël

DR

Voici notre poulain ! Cette bande dessinée, drôle et originale, brillante adaptation d’un roman du Finlandais Arto Paasilinna, maître de la farce et de la satire sociale, nous emmène au fin fond de la toundra de la Laponie finlandaise.

Nicolas Dumontheuil (Big Foot, La Colonne, Le Landais volant) a relevé le défi avec brio et le résultat final constitue un vrai moment de lecture jubilatoire. Un roman qui a logiquement attiré celui qui a déclaré : « J’aime bien animer des petites communautés peuplées de personnages stupides qui provoquent des situations absurdes… »

Rafael Juntunen fuit Stockholm et les représailles futures de son ancien complice, incarcéré, mais qui doit être bientôt libéré et s’enfonce dans la Laponie sauvage chargé d’un imposant magot composé de 36 kilos d’or fin.

De son côté, Remes, un ex-major de l’armée alcoolique mis à pied après avoir frappé un jeune soldat, fuit également, non pas un gangster, mais la bouteille.

Enfin, Naska, 90 ans, est Skolte, un peuple same (lapon) dont quelques centaines de représentants subsistent entre Finlande et Russie, communauté dont la vieille dame serait même la doyenne. Pas de meurtriers aux trousses, ni d’addiction incontrôlée, c’est un asile de vieillards qu’elle fuit, risquant même sa vie dans la nuit glacée pour échapper à cette mise sous tutelle.

Ce trio improbable trouve refuge dans une ancienne cabane de bûcheron et débute une cohabitation étonnante. Pour compléter le tableau, un renardeau, baptisé Cinq-cents-balles après qu’il a chapardé un billet de 500 marks finlandais…

La forêt des renards pendus, de Nicolas Dumontheuil, d’après Arto Paasilinna – Futuropolis (2016). Prix : 21 euros.


De la théorie du « bouc émissaire »

DR

« Dans certaines villes, il y avait tant d’affluence que la Loterie prenait deux jours et devait commencer le 26 juin. Mais dans ce village de trois cents âmes, la Loterie ne prenait pas plus de deux heures en tout. » Quel est donc cet événement qui agite l’Amérique des villes, comme celle des champs ?

Dans ce petit village bucolique, dans un coin paisible de la Nouvelle Angleterre, on organise comme ailleurs (même si la rumeur affirme que quelques communautés n’y participent plus !), tous les ans, au mois de juin, une loterie. Un rituel qui semble immuable. C’est le grand jour. Tout le monde suspend son activité, hommes, femmes, enfants, et se regroupe au centre du village pour participer au tirage au sort que personne ne veut remporter…

Adaptation d’une célèbre nouvelle de Shirley Jackson, cette bande dessinée de Miles Hyman (Chroniques ferroviaires, Le Dahlia noir) ne laisse pas le lecteur indemne. Cet illustrateur né dans le Vermont (USA) et installé à Paris est également le petit-fils de Shirley Jackson. Spécialisée dans les récits d’horreur ou fantastiques, Shirley Jackson est une référence. Elle publie La Loterie dans les pages du New Yorker, une référence dans le milieu littéraire outre- Atlantique, en 1948. La rédaction reçoit près de 300 lettres de lecteurs outrés, ils sont même nombreux à ne pas avoir compris le caractère fictionnel du récit. Cette histoire glaçante révèle la face la plus sombre de l’humain. Un récit brutal qui questionne, car comme l’écrit l’anthropologue et philosophe René Girard : « La foule précède l’individu. Ne devient vraiment individu que celui qui, se détachant de la foule, échappe à l’unanimité violente. »

La loterie, de Miles Hyman, d’après Shirley Jackson – Casterman (2016) Prix : 23 euros.


Une affaire de famille…

DR

Il n’y a pas d’âge pour les braquages dans cet efficace roman graphique. Nous sommes sur l’asphalte brûlant du sud-ouest des États-Unis en compagnie de May et son fils Eugène. Le coffre de leur voiture est plein de sacs de billets de banque. Ils viennent tout juste de participer à un « coup » exceptionnel : 52 braquages accomplis simultanément, le même jour, à la même heure, dans la même ville, par une impressionnante équipe de hors-la-loi. Une opération qui a laissé la police complètement désemparée. Mais devant l’incroyable butin, les appétits se creusent et l’un des complices semble vouloir la part des autres voyous. Les cadavres s’amoncellent… Notre duo connaît donc les affres d’une nouvelle cavale. Ce ne sont plus les forces de l’ordre qui les poursuivent mais les malfrats de leur propre bande. May et Eugène sont alors, plus que jamais, seuls contre tous. Faut dire que les liens du sang sont plus forts que l’amour du billet vert…

Économie du trait, efficacité de la narration, retournement de situation, ce « road trip » trépidant emporte le lecteur, notamment parce que l’on s’attache tout de suite aux deux personnages principaux. Les différentes rencontres, tout au long de cette route sanguinaire, rythment cette histoire amère et noire qui pourrait facilement être adaptée pour les salles obscures.

Bâtard, de Max de Radiguès – Casterman (2017). Prix : 13 euros. 

Pour suivre toute l’actualité culture du rail, suivez Samuel Delziani, le chef de cette rubrique, sur Twitter.



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