Le 3 mars 1952 naissait le journal La Vie du Rail – Notre métier, le sous-titre finissant par disparaître définitivement quelques années plus tard, au profit de La Vie du Rail. Pour marquer les 70 ans de notre hebdomadaire, nous lançons un appel à témoignages* auprès de nos lecteurs : racontez-nous les liens qui vous unissent à La Vie du Rail et ce que vous en attendez aujourd’hui. Tout au long de l’année, nous publierons régulièrement vos contributions, qui raconteront à leurs façons la grande communauté du rail. Dès aujourd’hui nous publions les témoignages d’un lecteur de longue date et d’un jeune passionné, comme un aperçu de La Vie du Rail d’hier et d’aujourd’hui.

Quand est née La Vie du Rail ? Difficile de donner une réponse univoque, car si cette appellation, après avoir été pendant près de deux ans un des sous-titres portés par l’hebdomadaire Notre Métier, a fini par s’imposer en mars 1952, le changement s’est fait dans la continuité. C’est en septembre 1944, peu après la libération de Paris, que la SNCF relance sa publication, Notre Métier, qui avait déjà connu deux démarrages sous forme de mensuel, en mai 1938, puis en novembre 1939, après la déclaration de guerre.

Les changements de format seront nombreux au cours des premières années, avec l’apparition des grandes photos de couverture en janvier 1946, d’abord en noir et blanc, voire très rarement en couleur (numéro 100, Noël…) si ce n’est le logo, qui passe du bleu au rouge et voit la silhouette de locomotive blasonnée du macaron SNCF diminuer de taille avant de disparaître. Les sous-titres se succèdent : « l’hebdomadaire du cheminot », puis « l’hebdomadaire de la vie du rail », en juin 1950. Et c’est en 1952, alors que la couleur s’est généralisée en couverture, que ce sous-titre prend sa place en haut du logo rouge. La mue s’achève lorsque La Vie du Rail se voit dotée d’un nouveau logo, plus ferroviaire, où l’ancienne appellation Notre Métier se voit reléguée sur une traverse (en compagnie de Notre Foyer à partir de 1954)…avant de disparaître à la fin 1957.

La Vie du Rail est alors un service de la SNCF. Une page se tourne en 1988, lorsque l’actionnariat de La Vie du Rail change s’ouvrant au Monde, à Ouest France et surtout à VLA dirigé par Vincent Lalu, homme de presse, qui devient opérateur. Ce dernier prend les commandes de La Vie du Rail qui devient alors un titre de presse, employant des journalistes professionnels, et soucieux de son indépendance vis-à-vis de la SNCF. Cette indépendance, qui ne s’est jamais démentie, sera gravée dans le marbre en 1999 lorsque Vincent Lalu devient l’actionnaire majoritaire du titre, la SNCF abandonnant peu après toutes ses parts du capital.

Bénéficiant d’un important tirage et d’une excellente notoriété, La Vie du Rail est toujours, 70 ans après, LE magazine des cheminots qui leur raconte la petite et la grande histoire ferroviaire. Avec les années, il a aussi beaucoup évolué, se déclinant en différents titres (Rail Passion, Historail, Ville, Rail & Transports) et plusieurs temporalités, hebdomadaire mais aussi mensuel avec La Vie du Rail magazine, plus tournée vers les voyages et les loisirs. Enfin, nos sites (La lettre du cheminot, www.ville-rail-transports.com) suivent l’actualité au quotidien. Une information riche et diversifiée qui s’adresse à tous, anciens et nouveaux venus dans l’univers ferroviaire, pour mieux comprendre les transformations en cours.

Témoignages. La Vie du Rail d’hier à aujourd’hui

Maurice Genty, lecteur depuis toujours

Maurice Genty, lecteur depuis toujours de La Vie du Rail.

 

Comme Obélix et la potion magique, il est tombé dans la marmite de La Vie du Rail quand il était petit ! Né en 1948, Maurice Genty a toujours côtoyé le journal. D’abord Notre métier, puis, surtout, à partir de 1952, La Vie du Rail. Son père, cheminot, était abonné au titre depuis sa relance en 1944. Pendant longtemps, c’est l’unique journal du foyer. Dans ces pages, le tout jeune Maurice apprend à lire, afin de déchiffrer les légendes qui donnaient les clés pour comprendre les images qui le fascinaient tant. Dans les années cinquante, il devient même membre du « Club des cadets du rail », un club créé par La Vie du Rail pour les jeunes intéressés par le chemin de fer. Il a reçu la carte numéro 291 et un bel insigne à porter sur le vêtement. Un insigne préservé encore aujourd’hui dans ses archives.

Après le grand-père, également abonné, le père, naturellement, la sœur de Maurice Genty est également intéressée par tout ce qui touche le train et est lectrice de magazine… Bref, c’est une tradition familiale. Un atavisme qui demande de la place ! Une telle collection exige en effet un espace important pour être entreposée. Dans sa maison dans le sud de la France, sa passion du ferroviaire se déploie partout. Membre d’une association – le Cercle ferroviphile européen (CFE)- qui regroupe des collectionneurs de trains jouets et de modèles réduits, il a construit dans son jardin un réseau en voie de 50 ! Il y a même installé quelques mètres de voie normale. Il collectionne également les plaques numérotées des locomotives (une idée glanée dans les pages de La Vie du Rail) et entrepose dans une pièce dédiée ses imposantes archives.

Dernièrement, il a décidé de relire sa collection de magazines – vaste chantier ! L’occasion de mettre à jour sa culture ferroviaire, notamment sur les dates d’électrification des différentes lignes qui l’intéressent. A l’occasion de recherches pour la lettre trimestrielle du CFE, il a récemment redécouvert un numéro spécial Humour datant des années 1960, où était compilé un certain nombre de dessins humoristiques sur le thème du rail. Un numéro qui l’a particulièrement marqué ! La Vie du Rail est pour Maurice Genty le journal d’une vie. Il nourrit tout de même un petit regret… La disparition du logo historique de La Vie du Rail avec son joint de rails éclissé qui soulignait le nom du titre.

S. D.

Tireo Marcilloux, 14 ans et fan de trains

Tireo Marcilloux pense à faire de sa passion un métier.

 

Tireo, 14 ans, élève de troisième a découvert La Vie du Rail grâce à sa grand-mère. Cheminote, elle a transmis d’abord à son fils, puis à son petit-fils la passion des trains et l’attachement au magazine. Pour le jeune ferroviphile, cette passion a débuté loin des rails… Puisqu’il habitait jusqu’en 2018 en Polynésie française. Malgré deux projets, aucun train n’a jamais circulé dans l’archipel du Pacifique.

Aujourd’hui, il habite à l’Aigle, dans l’Orne. Un changement radical d’ambiance, mais avec son arrivée en métropole, il a pu nourrir sa passion de vrais trains et de La Vie du Rail. Il a particulièrement été marqué par le numéro de La Vie du Rail – Magazine consacré aux 50 ans de la Cité du train. Une institution qu’il a eu la chance de visiter avec sa grand-mère. Les belles images de train l’attirent particulièrement. Ainsi, il était comblé quand on lui a offert en 2019, 2020 et 2021 le calendrier annuel de La Vie du Rail. S’il aime lire les magazines et surtout apprécier les photos de matériels ou de paysages ferroviaires, il pense également à faire de sa passion un métier. En troisième, l’heure de l’orientation a sonné : « Ce que je préférerais, c’est conduire des trains de marchandises. » Mais pour l’instant, ce n’est qu’une idée parmi d’autres… En tout cas, il a déjà pu s’initier à la conduite !

Suite à un reportage télévisé, son père l’a emmené faire un baptême proposé par le Chemin de fer de la Vallée de l’Eure, un train touristique qui circule en Normandie sur un tronçon de l’ancienne ligne Rouen – Orléans. C’est ici qu’il a pu découvrir la conduite à bord de la BB 63500 !

Bref, Tiréo est mordu de trains… et c’est un peu grâce à La Vie du Rail qui, une fois de plus, a agi dans sa famille comme un relais de la passion ferroviaire !

S. D.

*Envoyez vos témoignages, en étant le plus synthétique possible et en ne dépassant pas 2500 signes, à redaction@laviedurail.com

Cet article est tiré du numéro 3874 de La Vie du Rail.

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