Episode méconnu de la Première guerre mondiale, l’engagement des 140 000 travailleurs chinois venus participer à l’effort de guerre aux côtés de la France, entre août 1916 et février 1918, est aujourd’hui salué par une sculpture installée sur le parvis de la gare de Lyon, à Paris.
L’inauguration de l’œuvre crée par l’artiste Li Xiaochao, un sculpteur très célèbre en Chine et à l’étranger s’est déroulée en présence de l’artiste, ainsi que de l’ambassadeur de Chine en France, M. Zhai Jun, du président du groupe d’amitié France-Chine à l’Assemblée nationale, M. Buon Tan, de la maire du 12e arrondissement, Mme Catherine Baratti-Elbaz, et d’une foule nombreuse. Intitulée « Aux Travailleurs Chinois pendant la Première Guerre Mondiale », la sculpture en bronze offerte par l’association Les Amis de Wu Jianmin à SNCF Gares & Connexions, mesure pas moins de 2,57 m de hauteur et 1.25 m de largeur et représente un travailleur chinois à son arrivée à Paris.
Arrivés à Marseille, après un interminable trajet en bateau, ces travailleurs chinois montaient à bord d’un train à destination de Paris-Gare de Lyon pour remplacer dans les usines, les champs, les ports et les mines les travailleurs français partis au front. Dans leur grande majorité, il venait tous de la même région dans l’est de la Chine, Shandong. Ces travailleurs sous contrat (nombreux également en Grande-Bretagne) aidèrent même les armées française et britannique sur le champ de bataille, en creusant des tranchées, en réparant les armes ou en ramassant les corps des soldats fauchés par la mitraille.
Plus de 20 000 de ces travailleurs perdirent la vie durant cette période. Après l’armistice du 11 novembre 1918, la plupart de ces hommes repartirent en Chine, mais 3 000 d’entre eux firent le choix de la France et s’installèrent dans l’îlot Chalon, à proximité de Paris-Gare de Lyon. Ils y formèrent la première communauté chinoise de Paris.