La chaîne Histoire rediffuse chaque samedi à partir de cette semaine deux épisodes de La révolution du rail, sa série de six documentaires produit par la BBC consacrée à la révolution apportée par le développement du réseau ferré et l’ère de la vapeur. La vie des Britanniques a été profondément bouleversée en quelques décennies.
En 1800, 80 % des britanniques vivent à la campagne. Un siècle après, ils sont 70 % à habiter en ville. Un exode rural dont le rail a été le principal moteur. Dans chaque épisode, les archéologues Peter Ginn, Alex Langlands et l’historienne Ruth Goodman, en costume de l’époque victorienne, tentent de comprendre comment le train a fait entrer le Royaume-Uni dans la modernité. Les trois présentateurs reproduisent aujourd’hui les gestes des cheminots du XIXe siècle et du début du XXe. Des expérimentations rendues possibles grâce aux 800 km de voies historiques entretenues par une kyrielle d’associations. Des associations de passionnés qui entretiennent également d’antiques machines à vapeur et qui préservent partout dans le pays un patrimoine industriel unique au monde.
Dans le premier épisode, nous découvrons la mission d’origine du chemin de fer : le transport de matières premières et de marchandises. Avant le train, la majorité des produits de consommation provenait d’un rayon de 15 à 30 km. On trouvait tout le nécessaire au village, où l’artisanat traditionnel a encore une importance prépondérante. Le train va tout changer. Dans un premier temps, en permettant de transporter des charges lourdes, notamment des matériaux de construction – comme l’ardoise ou le combustible symbole de la révolution industrielle, le charbon. Nous découvrons notamment la ligne de 22 km qui relie les ardoisières de Blaenau Ffestiniog, à 216,4 m d’altitude, au port de Porthmadog. Une ligne à l’écartement de 597 mm mise en service en 1836. Au début, le train était tracté par des chevaux. Ce n’est qu’en 1862 qu’une locomotive à vapeur baptisée Prince prend le relais des équidés. Par contre, pour la descente, les mineurs ont toujours compté sur la seule gravité pour acheminer leur précieuse (et fragile) cargaison d’ardoise.
Le second épisode de la soirée est consacré à la naissance et au développement du transport de voyageurs. Les premiers d’entre eux sont les mineurs qui profitent des trains de wagons pour se rendre sur leur lieu de travail. Rapidement, les compagnies commencent à leur faire payer un billet. Bientôt, les premières voitures voyageurs – d’anciens wagons sommairement aménagés – voient le jour. Les distances se raccourcissent comme jamais auparavant. Alors que le trajet entre Londres et Édimbourg nécessitait trois jours de diligence, le train l’accomplit en seulement sept heures !
On assiste également au développement rapide du réseau ferré. Les historiens participent même à la production de traverses et de ballast avec les techniques victoriennes, à l’époque des « navvys », ces ouvriers nomades qui se déplaçaient au fur-et-à-mesure que le chantier progressait. Après un passage par le dernier moulin à eau qui alimente en énergie une scierie encore en état de marche, nous suivrons le traitement des traverses au bitume – une technique qui permet d’augmenter de plusieurs décennies leur durée de vie. Puis, nous suivrons leur transport jusqu’au voies grâce à une antique grue à vapeur de l’ancien réseau LNER…
Samedi 25 juillet à partir de 20 h 40 sur Histoire TV.
La révolution du rail Episodes 1 et 2. de Stuart Elliott. LION TV. Grande-Bretagne (2017)
Pour suivre toute l’actualité culturelle ferroviaire, suivez Samuel Delziani, chef de la rubrique Culture Rail de la Vie du Rail, sur Twitter.
Plus d’actualités et dossiers sur le rail dans La Vie du Rail version papier ou en ligne !
