La crise sanitaire continue de toucher fortement les transports publics : la part des Français prenant les transports publics a reculé de 13 % entre 2019 et 2021, passant de 73 % (85 % en Ile-de-France) à 60 % cette année (75 % en Ile-de-France), selon l’Observatoire de la mobilité publiée le 25 novembre par l’UTP. Les résultats varient en fonction de la taille de l’agglomération, la part des utilisateurs de transport public étant beaucoup moins élevée dans les agglomérations de moins de 100 000 habitants (34 %).
L’enquête, réalisée en septembre dernier par l’IFOP auprès d’un échantillon de 1 500 personnes, estime à 56 % le nombre de Français qui prennent moins les transports publics, avant tout car ils se déplacent moins. Plus inquiétant, elle montre que cet éloignement des transports publics s’explique aussi par la crainte d’être contaminé lors des déplacements. 64 % des personnes interrogées estiment en effet que les transports publics représentent le lieu où il y a le plus de risques de contaminations, loin devant les bars (43 %), les repas de famille (38 %) ou les salles de sport (32 %). Une perception qui va à l’encontre des études démontrant le contraire et qui devrait inciter le secteur de la mobilité à poursuivre son travail de pédagogie sur ce thème.
L’impact financier reste important : la profession estime à près de 300 millions d’euros les pertes de recettes pour le transport urbain en province et à quelque 380 millions en Ile-de- France. Ce qui porte à un total de 2,28 milliards l’estimation des pertes commerciales en 2020 et 2021.
Le grand gagnant de la crise reste la voiture, dont l’utilisation croît : +4,4 % en 2020 (représentant 85 % des voyageurs- km contre 80,8 % un an plus tôt). Conséquence, une hausse des embouteillages : le lundi précédant la rentrée scolaire 2021, la congestion a augmenté 25 % comparée à l’année précédente. Ce qui signifie des temps de parcours plus longs de 50 % comparé à une circulation fluide, note l’UTP, en rappelant que le coût des embouteillages à l’échelle européenne est évalué à 270 milliards d’euros par an.
Cet article est tiré du numéro 3862 de La Vie du Rail.
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