Sorti en mars dernier chez Gallimard, le ro- man Chemins de fer du Mexique de l’écrivain italien Gian Marco Griffi met en scène les déboires d’un simple membre de la Garde nationale républicaine ferroviaire de la petite ville d’Asti, dans le Nord de l’Italie, prisonnier d’un ordre qu’il ne peut pas ignorer.
Ce récit choral se déroule dans une période historique bien précise. Il nous plonge dans la réalité ubuesque de la République sociale italienne, le second régime fasciste italien mis en place par les nazis. La Wehrmacht occupe alors le nord de l’Italie afin de contrer l’avancée des troupes alliées débarquées en Sicile en juillet 1943.
L’arrivée des Américains entraîne la chute de Mussolini qui est emprisonné. L’Italie, représentée alors par la famille royale, a déposé les armes et demandé un armistice. Elle déclare même la guerre à l’Allemagne en octobre 1943. Mais Mussolini est libéré par un commando allemand dirigé par un capitaine SS autrichien, Otto Skorzeny. Le Duce crée alors la République Sociale Italienne (RSI) sur un territoire comprenant une partie du nord et du centre de l’Italie. Sa capitale s’établit à Salo, sur les rives du lac de Garde.
Un jour Adolph Hitler entend parler d’une nouvelle arme, qui pourrait chan- ger le cours de la guerre. Une arme « subjective » qui se trouverait non loin d’un embranchement ferro- viaire dans un coin perdu du Mexique.
Le dictateur ordonne qu’on retrouve cette arme et qu’on détermine exactement où se trouve le fameux embranchement… Mais l’ordre va voyager à travers toute la hiérarchie de l’Etat nazi, puis celle de la « République de Salo » jusqu’à la petite ville d’Asti.
Un simple membre de la Garde nationale républicaine ferroviaire, Francesco Magetti, dit « Cesco », est chargé par son chef de dessiner une carte du réseau ferré mexicain. Son adjudant-chef lui explique : « Je dis que je n’ai pas la moindre idée de la raison pour laquelle tu dois rédiger un document sur les chemins de fer du Mexique.