Dans l’ombre, mais au coeur du système ferroviaire, le directeur national des opérations (DNO) s’emploie à faire repartir au plus vite les trains lorsque de gros pépins surviennent. Pierre Meyer a été l’un d’eux. Il raconte à La Vie du Rail ce métier si particulier.
Voitures heurtées sur des passages à niveau, incidents caténaires, heurts d’animaux sauvages…, chaque jour une trentaine d’incidents notables se produisent en moyenne sur le réseau ferré français. Pour les suivre et en minimiser l’impact, la SNCF a mis progressivement en place depuis plusieurs années une équipe dédiée active 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24, installée au sein du Centre national des opérations ferroviaires (CNOF).
Ce collectif rassemble des spécialistes de chaque métier important pour faire rouler les trains. Issus des différentes SA composant le groupe SNCF, ils surveillent l’activité des services qu’ils représentent et coordonnent leurs actions si nécessaire, c’est-à-dire lorsque l’incident a pris une ampleur telle qu’un appui national est nécessaire. Au centre du dispositif, un chef d’orchestre : le directeur national des opérations, dénommé DNO dans le jargon de l’entreprise.
Deux hommes tiennent le poste une semaine sur deux alternativement. Ils se relaient chaque mercredi, au bout d’une semaine de surveillance et d’intervention si nécessaire, de jour comme de nuit.
La SNCF vient d’installer dans de nouveaux locaux, proches de la Gare de l’Est à Paris, son Centre National des Opérations Ferroviaires (CNOF). Cette opération est un acte fondateur dans la volonté de la SNCF d’améliorer encore davantage l’efficacité de la gestion des incidents et la qualité de la prise en charge des clients en situation perturbée. Ainsi, loin de n’être qu’un simple déménagement agrémenté d’une discrète évolution de son nom en ajoutant « Ferroviaire » à l’ancien nom, cette opération est une profonde transformation : elle exploite l’expérience acquise dans l’ancien Centre National des Opérations (CNO) et elle met l’entreprise en capacité de répondre aux prochains développements de l’ouverture du réseau aux nouvelles entreprises ferroviaires.
La prochaine étape se profile, celle de la gestion des incidents à l‘échelle européenne. Les circulations transfrontalières, voyageurs et fret, se développent: les conséquences des incidents et les enjeux des acheminements prioritaires traversent naturellement les frontières. Il convient d’améliorer ce qui n’est aujourd’hui qu’un préavis de « remise tardive à la frontière » ou « d’incident sur réseau étranger » sans précision sur les perspectives de dénouement ni coopération pour optimiser les conséquences. Des prémices encourageants sont perceptibles que les responsables de la gestion des incidents, et a fortiori des crises, approfondissent en se rapprochant les uns des autres pour élaborer rapidement le socle des informations à partager et des procédures à construire.