Les éditions Lapérouse ont sorti en fin d’année 2020 un bel Atlas des routes mythiques, le cadeau idéal pour les voyageurs frustrés par cette année si particulière. En bateau, en voiture, à pieds et bien sûr en train, cette lecture vous ouvrira de nouveaux horizons !
« Il est préférable de mourir en route pour un idéal trop élevé que de ne pas partir du tout » disait le philosophe chrétien Origène. Partir… Pas simple en ce moment de se projeter en voyage. Pour ceux qui trépignent à l’idée de redécouvrir le bonheur de la route, les éditions Lapérouse ont publié à la fin du mois d’octobre 2020 un beau livre, l’Atlas des routes mythiques.
Double-page extraite du livre. © DR
On y emprunte des routes commerciales, comme celles de la soie ou des épices, des routes religieuses comme le pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle ou celui du Hadj, des routes imposées par la violence, comme la traite négrière ou la grande marche de Mao, des routes littéraires d’Ulysse à Jules Verne. On effectue de grands voyages vers l’inconnu avec les grands explorateurs ou on se perd sur des routes que l’on emprunte juste pour la beauté des paysages qu’elles traversent… Historien d’art et auteur de nombreux ouvrages et guides, Arnaud Goumand nous offre une sélection de voyages et d’aventures aux quatre coins de la planète. La richesse de l’iconographie se révèle une véritable invitation au voyage.
Ces routes mythiques se découvrent également en train ! Ainsi, nous montons à bord du mythique Transsibérien. Achevée en octobre 1916, la construction de la ligne fut pour le pouvoir tsariste l’occasion de développer l’économie de la Sibérie et de ses régions extrême-orientales, le Transsibérien est l’un des trains les plus mythiques auprès des voyageurs. Plus qu’une ligne, c’est tout un réseau de lignes qui s’étirent de l’Europe à l’Asie sur plus de 9 000 km et qui dessert plus de 900 gares. Départ de Moscou et direction Vladivostok ou Pékin selon les envies…
Changement radical d’ambiance avec Death Railway en Asie du sud-est. Le « chemin de fer de la mort » qui reliait le port birman de Moulmeim à Bangkok, la capitale de la Thaïlande, construite pendant la Seconde Guerre mondiale par l’armée impériale japonaise, alors maîtresse de quasiment toute l’Asie du Sud-Est est aujourd’hui un haut lieu touristique, mais également un lieu de mémoire. Les Japonais avaient utilisé pour sa construction une main-d’oeuvre composée par des prisonniers de guerre et des populations locales. Cette route fut détruite par les bombardements alliés en 1945, deux ans seulement après la fin des travaux. Pas moins de 424 km de ligne serpentaient à travers la jungle et la montagne et sa construction avait nécessité le sacrifice de plus de 1 10 000 personnes. Un homme est mort tous les 3,67 mètres de cette voie ferrée, ce qui légitime l’emploi du surnom funèbre de Chemin de fer de la mort. Sur les 424 km du tracé, 314 se situent en Thaïlande et 110 en Birmanie, la jonction se fait au col des Trois Pagodes. Changement de standing. Lancé par Georges Nagelmakers en 1883, l’Orient Express reliait Paris à Constantinople dans le plus grand des conforts. Si la Compagnie des wagons-lits (CIWL) et ses grands express européens n’existent plus, le rêve est entretenu par la société Belmond, qui propose à une clientèle privilégiée de vivre l’un des voyages les plus mythiques de la planète rail. Créé en 1982 par James Sherwood, le Venise Simplon-Orient-Express (VSOE) est aujourd’hui exploité par la société britannique Belmond. Ce train de luxe circule aujourd’hui de Londres à Venise ou Vérone, via Paris. La composition de la rame impressionne avec ses 17 voitures rénovées notamment par les ateliers ferroviaires d’ACC Ingénierie et Maintenance, à Clermont-Ferrand, en Auvergne. Aujourd’hui, une riche clientèle peut au départ de Londres ou de Paris rejoindre Venise ou Vérone dans les mythiques voitures à la livrée bleu nuit.
Intérieur de l’Orient-Express. © Jay Cross-Flickr
Parmi les nombreuses routes mythiques présentées ici, notons le Hippie Trail, la route entre l’Europe et l’Asie du Sud et du sud-est, parfois accomplie en train ou l’Overseas Highway. Cette route dessert en Floride l’archipel des Keys. Elle ne voit certes plus passer de train depuis qu’un cyclone a balayé la ligne de chemin de fer en 1935. Jusqu’alors l’Overseas Railroad desservait les Keys. Mais l’infrastructure subsiste et a été réutilisée en partie pour le réseau routier.
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