La série documentaire d’Arte Un billet de train pour… nous emmène à la découverte de la ligne de l’Algarve, qui traverse d’est en ouest cette région du sud du Portugal. Une lieu dont le patrimoine culturel rappelle l’héritage laissé par les Maures et par les explorateurs portugais qui ont sillonné le monde.

Le point de départ de ce documentaire se situe sur la rive portugaise du fleuve Guadiana. Autrefois, une gare accueillait les voyageurs venus d’Espagne par le ferry. Aujourd’hui, la gare est désaffectée, mais il subsiste des traces de l’intense activité de triage qui se déroulait ici. Les navires étaient chargés de minerais comme la pyrite ou de diverses marchandises qui étaient ensuite transportés par le train.

Nous allons effectuer un voyage ferroviaire de près de 140 km de Vila Real de Santo Antonio, à la frontière espagnole, à Lagos, sur la côte Atlantique au son de l’accordéon, instrument emblématique de la région. D’antiques rames automotrices diesel pratiquement sexagénaires de la compagnie ferroviaire portugaise CP y circulent encore.

En gare de Vila Real de Santo Antonio, la vieille automotrice part à l’heure en direction de l’ouest. Ici, ce ne sont pas les vaches qui regardent passer les trains, mais les flamands roses. La voie est surélevée pour éviter les problèmes liés aux marées montantes… La production de sel marin, une spécialité de la région de Castro Marim, a façonné pendant des siècles le paysage de la région.

Au cours de ce voyage, nous partons à la rencontre des hommes et des femmes qui vivent le long de la ligne. Notamment, ceux qui exploitent ces marais salants. Nous découvrons également une autre production emblématique de la région : le chêne-liège. Un matériau dont on fait naturellement des bouchons, mais également une multitude d’objets du quotidien.

Dans la gare de Tavira, nous rencontrons un photographe qui se passionne pour le patrimoine local. Dans un restaurant du village de Santa Luiza, un chef décline le poulpe en une multitude de recettes locales ou internationales. Nous rencontrons aussi une des rares viticultrices de l’Algarve, une région où cette activité est essentiellement masculine. Edith a repris le vignoble à la mort de son mari, il y a une douzaine d’années. A Silves, nous pénétrons dans l’atelier d’un sculpteur qui travaille sur un grès provenant des carrières du nord du Portugal. Le documentaire fait même un saut dans la grande bleue, où l’on nage au milieu du plus grand récif naturel de tout le pays au large de côtes rocheuses spectaculaires. Une riche biodiversité y prospère notamment grâce à la présence d’une algue calcaire, particulièrement sensible au réchauffement climatique et à l’acidification des océans.

Les conducteurs doivent faire preuve de patience sur ces lignes à voie unique où les trains régionaux et les trains grandes lignes doivent cohabiter. Ils sont également obligés parfois de faire preuve d’inventivité. Alors qu’un problème d’air comprimé pose des difficultés, le conducteur ne peut compter que sur lui-même et doit éprouver son sens du système D. Il descend sur les voies et répare la panne en bouchant la valve qui fuit avec un morceau de papier. Des difficultés sur la ligne entraînent plus de deux de retard et les voyageurs sont obligés de monter dans un autre train. L’automotrice part à vide de Faro, le conducteur espérant pouvoir récupérer un peu de son retard.

Plus tard, la ligne de l’Algarve franchit la Serra de Monchique, qui avec son point culminant de plus de 900 mètres domine la région. Puis, la ligne se dirige de nouveau vers la côte. Elle longe ensuite la lagune, paradis des « kitesurfers ». Puis, la ligne longe la plage pratiquement jusqu’à son terminus. Enfin, destination finale de notre voyage, nous arrivons à Lagos, où nous rencontrons la scène artistique locale. Une ville connue également pour un héritage plus sombre : elle a abrité le premier marché d’esclaves africains en Europe…

Mercredi 9 février à 16 h 00 sur Arte.

Un billet de train pour… l’Algarve de Kirsten Ruppel.

ARTE/SWR. Allemagne (2020)

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Cet article est tiré du numéro 3870 de La Vie du Rail.

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