Ce western classique signé John Sturges diffusé ce lundi soir sur Arte se déroule au rythme des trains qui arrivent et repartent d’une petite gare de l’Ouest américain. Matt Morgan, shérif d’une petite bourgade, s’est juré d’arrêter le criminel qui a violé et tué sa femme indienne. Arrivé à Gun Hill, il va se retrouver opposé au père de l’assassin, Craig Belden, qui n’est autre que son vieil ami…
Le Dernier Train de Gun Hill (The Last Train From Gun Hill, 1959) raconte dans les règles de l’art un duel au sommet entre Kirk Douglas (le bon) et Anthony Quinn (le méchant). Le premier, mâchoires serrées et fossette en berne, affronte un Anthony Quinn très convaincant en potentat décidé à protéger sa progéniture.
Sturges orchestre avec efficacité ce duel à suspense du Bien contre le Mal, rythmé par le va-et-vient des trains à vapeur dans la gare locale. Pour emmener le fils Belden, qu’il a réussi à capturer, le shérif doit en effet le faire monter à bord de l’un des rares convois qui desservent la petite ville. « Le titre du film définit l’importance du train dans le déroulement de l’histoire, où il devient à la fois une quête, un objectif et la récompense d’une vengeance assouvie », commentent Patrick Brion et Georges Di Lallo dans leur ouvrage Le train fait son cinéma (Éd. Riveneuve).
Outre cette touche ferroviaire, tous les classiques du genre sont respectés, y compris la « saloon girl » au grand cœur, qui prend le parti du héros seul contre tous. Pour ce film, Sturges retrouva la même équipe que pour OK Corral, notamment le directeur de la photo et de la musique. C’était la troisième fois que Douglas et Quinn tournaient ensemble, après Van Gogh de Vincente Minelli et Ulysse de Mario Camerini. Le scénariste, James Poe, avait été celui de films comme Attaque de Robert Aldrich ou La Chatte sur un toit brûlant de Richard Brooks.
Lundi 28 mars à 20 h 50 sur Arte.
Le dernier train de Gun Hill de John Sturges.
Paramount Pictures. (États-Unis, 1958)
Cet article est tiré du numéro 3877 de La Vie du Rail.
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John Sturges (1910–1992) était un réalisateur américain talentueux, surtout connu pour ses films western exceptionnels.
Au cours de sa carrière, bien qu’il ait signé un certain nombre des meilleurs films jamais réalisés tels que Bad Day At Black Rock-1955 (un autre western sur le thème du train, mais contemporain), Gunfight At The O.K. Corral-1957, The Magnificent Seven-1960, Hour Of The Gun-1967; Last Train From Gun Hill [Le dernier train de Gun Hill (d’une durée de 95 minutes) sorti aux États-Unis en juillet 1959 et en France en janvier 1960], un grand western traditionnel qu’il a créé, n’a étrangement pas été mentionné parmi les meilleurs de tous les temps, car il devrait.
Pas de dérobades, pas de résolutions faciles. Juste un film incroyable avec un casting merveilleux. Particulièrement recommandé pour les cinéphiles western et les passionnés de train!