Après la Suisse et ses cimes enneigées, Philippe Gougler nous emmène dans un décor radicalement différent avec l’Équateur. Dans ce pays d’Amérique du Sud, les trains sont essentiellement touristiques et permettent de découvrir des paysages tout en contrastes et des personnages hauts en couleur.
Le voyage débute par la gare d’Urbina, la plus haute du pays. Au pied du volcan Chimborazo, qui culmine à plus de 6 000 m. La petite gare perdue sur le plateau andin n’accueille plus de trains, sauf un train touristique.
Comme souvent en Amérique latine, le rail – notamment le transport ferré de voyageurs – a été sacrifié au profit de la route et du transport aérien. Aujourd’hui, le train est une affaire de touristes. Tren Ecuador, une marque commerciale des Chemins de fer équatoriens, exploite des trains touristiques sur un réseau de 500 km de voies à l’écartement de 1,067 m. Il propose des expéditions ferroviaires d’une journée vers les attractions touristiques les plus connues du pays, comme la région d’Otavalo, l’incroyable Nariz del Diablo (le Nez du diable) et l’Allée des volcans. L’ascension de la « Narine du diable » s’effectue presque à la verticale et permet au train, en moins de 60 km, de passer de 300 à 2 600 m d’altitude. Celle-ci s’effectue en un étonnant zigzag, dont une partie en marche arrière. Cette croisière ferroviaire luxueuse est réputée pour être la plus impressionnante d’Amérique latine. À bord, les voyageurs qui souffrent de l’altitude peuvent déguster une infusion de feuilles de coca ou respirer une lampée d’oxygène. Inauguré en 1908, le chemin de fer qui relie les trois espaces géographiques du pays – côte pacifique, Andes et bassin amazonien – est devenu au XXe siècle le moteur de l’unité nationale, puis son meilleur symbole. Il a également accéléré son développement économique en permettant aux produits de l’Hinterland d’accéder à la côte pacifique et, du coup, au marché mondial. La question du transport et de l’exportation est vitale pour ce petit pays premier producteur mondial de bananes. Mais, avec le développement de la Pan American, une autoroute qui traverse l’Amérique du nord au sud, et les ravages provoqués par les intempéries liées au phénomène climatique El Nino en 1997 et 1998, où de très nombreux glissements de terrain ont balayé les infrastructures, le rail a perdu sa vocation de transport public pour se concentrer sur le tourisme, un axe de développement devenu stratégique au XXIe siècle. Autre attraction ferroviaire appréciée des voyageurs : une ligne de 10 km entre Urbina et Ambato où circule un engin étonnant. Un bus adapté aux rails, une solution plus économique qu’un train normal.
L’étrange véhicule progresse accompagné perpétuellement de trois anges gardiens : des motards dont la mission est de précéder le train à chaque passage à niveau, afin de les sécuriser. En Équateur, les habitants ont perdu l’usage du rail et les trains sont si rares que personne ne respecte les interdictions de traverser. Du coup, les trois motards filent à toute vitesse, prenant un maximum de risque pour assurer la sécurité des voyageurs, comme des riverains. Comme à chaque épisode, Philippe Gougler part à la rencontre des habitants du pays. Ainsi il assiste dans ce nouvel épisode à la consultation d’une guérisseuse qui utilise des cochons d’Inde pour établir ses diagnostics…
Jeudi 25 juillet à 20h50 sur France 5.
« Des trains pas comme les autres – Équateur ».
Présenté par Philippe Gougler.
Step by Step Productions avec la participation de France Télévisions.
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