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© Photos SNCF

La sécurité et la conduite demeurent des métiers réputés masculins. Le Girls’ Day a pour but de faire tomber quelques idées reçues.

Girls’ Day SNCF. Un jour pour attirer les filles

15 décembre 2016
- -
Par : Chantal Blandin

Le 24 novembre, pour la 4e édition du Girls’ Day, la SNCF en partenariat avec l’Éducation nationale a reçu quelque 1 800 collégiennes pour leur faire découvrir les métiers de l’entreprise. Des métiers qui, s’ils ne sont pas réservés aux hommes, tardent pour certains à se féminiser.

«Vous êtes à la fois votre meilleure alliée et votre pire ennemie ». S’adressant à des filles d’un collège de Cergy-le- Haut à l’occasion du Girls’ Day, la journée de la mixité à la SNCF, Linda Maïsano a tenu à leur faire part de son expérience personnelle. Elle leur conseille d’écouter en elles la petite voix qui leur dit de « ne rien s’interdire », d’« oser », d’« être curieuses ». Plutôt que celle qui leur murmurerait que ce travail n’est « pas pour elles », que c’est « un métier d’homme ». Et elle sait de quoi elle parle : en octobre dernier, Linda Maïsano est devenue la première femme à diriger l’Exploitation de Paris- Nord, la première gare de France en termes de fréquentation. « Il n’y a encore que 19 femmes chefs d’établissement sur 230, mais la voie est ouverte », leur a assuré la frêle femme brune. « Vous pourriez être à ma place. Mon prédécesseur était grand avec une grosse voix. J’ai une autre façon de faire. Ni mieux ni moins bien mais différente », a-t-elle précisé aux jeunes filles venues avec deux de leurs professeurs qui ont pu, ce 24 novembre, visiter les installations de l’intérieur. Et assister à un forum d’information pour découvrir les opportunités de carrière que leur offre la SNCF.

Une parmi toutes les opérations semblables organisées avec 400 acteurs cheminots un peu partout en France. Cette quatrième édition du Girls’ Day a permis de recevoir 1 800 filles. L’occasion de leur faire découvrir notamment plus de 150 métiers accessibles via l’alternance du CAP à bac + 5. Des métiers auxquels, pour la plupart, ces élèves qui vont faire cette année leur premier stage en entreprise, n’avaient jamais pensé. Et qui leur sont ouverts aussi bien qu’aux garçons. Linda Maïsano a tenu à leur raconter comment, s’ennuyant chez Renault dans un bureau d’études où elle « comptait les temps de vissage de boulons », une conversation avec une amie la décide à changer de voie et à postuler pour une formation en alternance à la SNCF où elle est entrée en 1999. Pour un métier plus actif. Passant par des débuts dans les métiers techniques de la voie, les postes d’aiguillage. Un parcours peu commun qui l’a conduite ici « parce qu’à la SNCF on peut quasiment faire de tout. Il y a des passerelles. Vous avez le droit de tester des choses et de changer si cela ne vous plaît pas. » La directrice de la gare du Nord se décrit aujourd’hui à l’aise dans son nouveau rôle : « un mélange de capitaine de bateau (qui distribue les tâches à ses équipages) et de chef d’orchestre qui doit amener tous les intervenants des différents services à jouer ensemble sans couac une partition. » Et retrouver au plus vite l’harmonie en cas de problème. La bonne marche des choses, on la surveille du CGO, le centre opérationnel. Pour l’occasion, Audrey Destelle et Claire Deshayes, toutes deux chefs d’escale, ont aussi fait visiter aux filles cette tour de contrôle qui gère l’ensemble des circulations de Paris-Nord. Une longue pièce d’où on ne voit pas la gare mais où une cinquantaine d’agents se relaient devant une ceinture d’écrans graphiques et de téléphones contrôlant minute par minute l’activité, les ressources en matériels et assurant l’interface permanente avec les voyageurs. À leur tête, la blonde Audrey, 29 ans, mère d’un bébé de quatre mois. Ingénieure en agroalimentaire de formation, elle non plus n’a pas hésité à changer complètement de voie. Pour acquérir une double formation à la SNCF, commerciale et transport. Sans renoncer à sa féminité pour autant. « Il y a encore peu de femmes gare du Nord mais nous, c’est “jupette et paillettes” », revendique- t-elle dans sa robe bleu marine et son petit gilet, déclinaison féminine de l’uniforme, qui ne l’empêche pas de remonter les quais à grands pas, casquette blanche sur la tête, pour emmener les jeunes visiteuses assister à l’indispensable vérification du système de freinage d’un Intercités. « Je suis la seule femme de la gare habilitée pour toutes les missions de sécurité », explique Audrey fièrement aux collégiennes en vérifiant l’exercice de calcul qu’elle leur a donné à faire en marchant pour vérifier la conformité du train avant le départ. Audrey explique l’absence de routine de ses journées, la mobilisation indispensable mais aussi la solidarité entre les agents dans les moments de crise. Toutes choses qu’elle apprécie pour « avoir travaillé ailleurs » dans sa première vie.

Elle gagne 2 300 euros par mois. Les jeunes filles écoutent et certaines osent des questions. Julia surtout, regard vif et nattes sérieuses, qui « trouve ça génial », mais s’inquiète par exemple de savoir comment une femme s’organise « pour le reste ». Audrey et Claire ne cachent rien des inconvénients mais aussi des avantages de leurs postes. Comme ces horaires décalés qui impactent les soirées, les weekends et jours de fête et obligent au quotidien à « une sacrée organisation » de la vie de couple et de famille, « limitent les sorties ». Mais qui leur donnent aussi « plus de jours de repos, la possibilité de faire déplacements, démarches et courses… en heures creuses. » Rien de tout ça ne tente Clara, qui sait déjà qu’elle veut être « orthophoniste comme [sa] cousine ». Ni Sandy. Les chiffres la « saoulent ». Célina, elle, ce qui lui plairait plutôt c’est d’être un de ces agents de la Suge qu’elle a eu l’occasion de rencontrer le matin de cette journée de découverte. «Assurer la sécurité des clients ». Et « depuis les attentats en particulier », elle trouve aussi « qu’il faut vraiment remettre de l’ordre en ce monde ». L’uniforme ? l’arme ? « C’est normal dans ce rôle, ça ne me gênerait en rien de les porter ».

Olidah, elle, n’a pas peur d’un métier réputé masculin. Elle se voyait depuis son enfance mécanicienne auto. Comme son père. Mais elle ne savait pas encore qu’elle pourrait, pourquoi pas, travailler dans un atelier de maintenance à la réparation des trains. Un de ces métiers qui, il faut bien le dire, restent encore fortement connotés masculins, voire ultramasculins : 96,8 % d’hommes au Matériel par exemple. Et 258 femmes seulement conduisent des trains (voir encadré). Avec plus de 20 % des effectifs, l’entreprise est une de celles qui fait grimper un peu chaque année la mixité. Mais la progression reste lente. Elle était de 19,6 % en 2012. On part de loin. Il y a 30 ans c’était 12 %. Mais les femmes occupent près de 61 % des postes administratifs. Et si l’écart des salaires avec les hommes est encore de 4% (quand il atteint facilement 15 à 20 % ailleurs en moyenne), ce serait justement imputable, explique l’entreprise, à l’ancienneté moyenne du personnel masculin mais aussi au fait que les femmes choisissent encore très largement des postes qui sont moins générateurs de primes de déplacements et autres découchés par exemple. Cette année, 749 filles ont intégré la SNCF. Le Matériel, l’Infra, la Traction ne recueillent que 3 à 6% de candidatures.



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