fbpx

Je me connecte

E-mail*
Mot de passe*
Je valide > Mot de passe oublié?

Je m'inscris

*Champs obligatoires

Conformément à la loi « informatique et libertés » du 6 janvier 1978 modifiée en 2004, vous bénéficiez d’un droit d’accès et de rectification aux informations qui vous concernent.
1. Mon Compte
2. Mes activités
3. Mes Newsletters

Vous devez lire et accepter nos conditions générales de vente et d’utilisation *

* Mentions obligatoires

Je souhaite recevoir la newsletter :

Je m'enregistre

Mot de passe oublié ?

X
laviedurail.com
© Kim Cooper of Esotouric Bus Adventures

Angel Flight funiculaire Los Angeles, Lala Land

La La Land sauve le mythique funiculaire de Los Angeles « Angels flight »

29 mars 2017
- -
Par : Samuel Delziani

La comédie musicale La La Land (sortie dans les salles françaises le 25 janvier dernier) a relancé l’intérêt pour l’Angels Flight, un petit funiculaire dans le centre de Los Angeles, construit par un ami de Lincoln, le Colonel J. W. Eddy, et mis en service en 1901 pour grimper la petite colline de Bunker Hill à partir d’Historic Core. Avec ses deux voitures noires et oranges, baptisées Sinaï et Olivet, son petit parcours de 91mètres, il est devenu un lieu iconique du centre de l’immense mégalopole de l’Ouest des États-Unis Le scénario du film repose sur une rencontre. Un pianiste de jazz et une actrice en devenir tombent amoureux alors que tous les deux tentent de poursuivre leur rêve de gloire.…

Cet hommage à la grande époque des comédies musicales hollywoodiennes et la ville de Los Angeles a rencontré un succès immense aux États-Unis recevant de très nombreux prix, dont six Oscars (et neuf nominations, dont celle du meilleur film). Devant la caméra de Damien Chazelle, les deux héros joués par Ryan Gosling et Emma Stone sillonnent la cité des Anges, construisant leur histoire amoureuse, tandis que le réalisateur déclare sa flamme à la ville. Parmi, les lieux traversés, les scènes tournées à l’intérieur d’une des deux voitures qui composent le funiculaire (où les deux tourtereaux s’embrassent) ou dans la petite gare qui domine la ville ont marqué les spectateurs.

Certains reproduisent les pas de danse de la comédie musicale et postent leur vidéo sur les réseaux sociaux. Bizarrement, selon le Los Angeles Dowtown News, le tournage s’est accompli sans véritable autorisation. L’agence de régulation de l’État de Californie qui gère le funiculaire avait pourtant indiqué que seuls les employés pouvaient y circuler ! Fermé une première fois en 1969, il ouvre de nouveau dans les années quatre-vingtdix. Mais une série d’incidents, notamment un accident mortel en 2001, entraîne sa fermeture au public. Après une nouvelle tentative, son déraillement en 2013, conduit à une nouvelle fermeture, toujours d’actualité plus de trois ans après les faits.

Les difficultés rencontrées alors pour l’évacuation des passagers semblaient ne pas permettre une exploitation sans risque. Mais depuis le succès de La La Land, les choses ont évolué. Le maire de la ville, Éric Garcetti, a annoncé le 1er mars dernier la réouverture programmée du vénérable funiculaire grâce à un partenariat public-privé qui permettra de financer les importants travaux de construction d’une nouvelle rampe d’évacuation. L’Angels Flight devrait d’ailleurs accueillir ses premiers passagers dès le 1er mai prochain, à l’occasion de la fête du travail.

De là à penser que La La Land a accéléré la décision de la municipalité, il n’y a qu’un pas… En tout cas, le moyen de transport abandonné entretient une relation ancienne avec la culture populaire. L’enfant du quartier, l’écrivain John Fante, dans son roman à moitié auto-biographique Demande à la poussière (1939), revient sur ses années à Bunker Hill et sur le funiculaire : « Je prends les marches qui descendent le long du funiculaire d’Angel’s Flight jusqu’à Hill Street: cent quarante marches comme un grand, les poings serrés, peur de personne, d’aucun homme au monde ».

La petite colline revient régulièrement dans l’oeuvre de Fante. D’ailleurs l’écrivain italo-américain a, depuis peu, un carrefour à son nom non loin de l’Angels Flight. Son Bunker Hill est certes bien différent de celui d’aujourd’hui. Initialement couverte d’imposantes demeures victoriennes habités par de riches familles, la colline connaîtra une désaffection et la transformation de ces maisons entre logements à bas prix. Le quartier connaît alors un premier changement de population. Les migrants fraîchement arrivés, les criminels et les artistes sans le sous occupent alors Bunker Hill.

C’est dans ce lieu interlope que Fante écrit et vit. Mais depuis, ils ont laissé la place aux employés de bureaux. La petite colline a été rasée dans les années soixante pour construire des immeubles de bureaux et des résidences d’habitation de haut standing. Dans un autre style, L’envol des anges (1999) de John Connelly, un polar sombre place le funiculaire dans les souvenirs d’enfance du héros récurrent de l’écrivain américain, l’occasion de regretter le Bunker Hill d’antan : « Bosch avait pris ce funiculaire quand il était enfant ; il avait étudié son fonctionnement et n’avait pas oublié. Les deux wagons identiques formaient contrepoids. Quand l’un gravissait les rails, l’autre descendait, et inversement.

Ils se croisaient à mi-chemin. Il se souvenait d’avoir pris l’Angels Flight bien avant que Bunker Hill ne ressuscite sous la forme d’un luxueux centre d’affaires, avec des tours en marbre et en verre, des résidences très chics, des musées et des fontaines baptisées « jardins aquatiques ». En ce temps-là, Bunker Hill accueillait des maisons victoriennes autrefois somptueuses et transformées en immeubles de location à l’aspect décati. Harry et sa mère avaient pris l’Angels Flight pour monter en haut de la colline à la recherche d’un logement ».

Au cinéma, l’Angels Flight a déjà inspiré nombre de cinéastes, avant La La Land, notamment dans les films noirs qui firent les grandes heures d’Hollywood : L’infidèle de Vincent Sherman (1947), le Cran d’arrêt de William Dieterle (1952), Angels Flight de Raymond Nassour et Kenneth W. Richardson (1965), en sont quelques exemples. Tous ces artistes ont contribué à faire de l’Angels Flight, un des lieux les plus populaires de Los Angeles. Avec son La La Land, Damien Chazelle, a fait encore plus fort : il a peutêtre sauvé le funiculaire d’un démantèlement annoncé !



Sur le même sujet

Un Commentaire

  1. Gunturk Ustun 29 mars 2017 18 h 58 min

    Le rail a toujours influencé l’art, surtout le septième. Et parfois l’art peut aider à survivre, d’une façon inspirante, un quartier peu connue du rail. C’est le cas avec l’un des films événements de l’année. En écrivant et réalisant un rare joyau visuel (La La Land), Mr Damien Chazelle n’a pas seulement honoré et ranimé les status de légende de L.A. et John Fante (l’écrivain préferé du grand “Buk”), mais il a peut-être déclenché les efforts de sauvetage du mythique funiculaire de Los Angeles. Tout est bien qui finit bien. D’ailleurs, ça donne un grand soulagement à nos esprits de savoir que dans notre Paris rayonnante, on n’a pas besoin de faire un tel film enchanteur mais de gros budget pour rappeler la signification et l’importance du funiculaire de Montmartre.

Commenter l'article

NOS NEWSLETTERS

  • La lettre du cheminot

    Chaque semaine, recevez les infos les plus populaires dans le monde des cheminots actifs

  • La lettre du groupe

    La Vie du Rail vous informe de ses nouveautés, la sortie de ses magazines, livres, événements ...

  • La News Rail Passion

    Recevez toutes les actus du magazine, les dossiers spéciaux, les vidéos, le magazine dès sa parution

  • La Boutique

    Nouveautés, offres exclusives, faites partie du club privilégiers des clients de la boutique de la Vie du Rail

  • Photorail

    Recevez une fois par mois nos actualités (nouvelles photographies ou affiches touristiques rajoutées sur le site) et nos offres ponctuelles (promotions…)

EN SAVOIR PLUS