En attribuant à CAF France le marché de 12 locotracteurs destinés aux infrastructures de son réseau RER, la RATP permet à l’industriel de Bagnèresde- Bigorre de respirer enfin. CAF avait dernièrement essuyé des revers assez décourageants sur le marché français, le plus important étant celui du RER 2N NG. Le contrat des locotracteurs, beaucoup plus modeste, ne permet pas à CAF France de changer de dimension, mais va contribuer à la pérennité du site des Hautes-Pyrénées. Le marché porte sur 12 locotracteurs ferme et six en option. Le montant maximal (options comprises) sera de 65 millions d’euros. La fabrication des locotracteurs, précise un communiqué de CAF France, « débutera mi-2018 et s’étalera, pour la tranche ferme, sur 24 mois pour une première livraison au premier trimestre 2019 ».
Comme la fabrication, aujourd’hui en cours, des tramways de Saint-Étienne, va s’achever vers la mi-2017, il reste encore à l’industriel à trouver des solutions pour passer une période difficile. Mais Francis Nakache, patron de CAF France, peut se féliciter d’avoir remporté un marché pour un matériel innovant, qui sera conçu, souligne-t-il, à Bagnères-de- Bigorre, et fabriqué pour l’essentiel sur le site. Matériel innovant, puisque ces locotracteurs électriques bimodes, destinés à tirer les trains de maintenance, seront alimentés soit directement par caténaire soit par des batteries de traction. D’une puissance de 1 000 kW, équipés de batteries nickel-cadmium, ils permettront des missions en totale autonomie pour les opérations de maintenance des infrastructures.
Selon CAF, « la mise en service de ce type de locomotives constituera une première mondiale sur un réseau ferroviaire lourd ». CAF France commence de plus à se faire reconnaître comme constructeur national. De ce point de vue, alors que les soutiens politiques d’Alstom avaient été massifs (à proportion de sa taille et de son implantation nationale il est vrai), CAF s’est félicité, à la veille de Noël, d’avoir reçu une visite d’élus, emmenés par Carole Delga, la présidente de la région Occitanie. Une présidente très attentive au ferroviaire et qui a visité « un site emblématique et reconnu de l’excellence de nos savoir-faire industriels régionaux et français » et affirmé le soutien de la région « au site et à ses salariés dans la conquête de nouveaux marchés »