En 2019, les deux parties de la gare de Nantes seront connectées par une mezzanine, qui gommera également la coupure urbaine due aux voies ferrées. En même temps, les obstacles seront effacés entre la gare et son quartier, qui seront soudés au centre-ville.
Le TGV à moins de deux heures de Paris va amener un petit surcroît d’activité, mais on est plutôt sur une hausse au fil de l’eau, notamment tirée par le trafic TER », indique Julien Moinard, responsable de la Communication régionale SNCF Mobilités. Pour Nantes, l’accélération du TGV en juillet ne fera pas gagner plus de dix minutes en moyenne. Cela va tout de même permettre de repasser sous les deux heures avec Paris. L’ouverture de la LGV Bretagne – Pays de la Loire coïncide avec le lancement de travaux d’envergure en gare de Nantes et dans les quartiers environnants. En 2019, les parties nord et sud du pôle d’échanges multimodal, entièrement réorganisé, seront rejointes par une nouvelle mezzanine signée par l’architecte Rudy Ricciotti.
De plus, côté nord, la gare sera intégrée au quartier voisin, lui-même reconnecté au centre-ville. Enfin, la gare facilitera les échanges entre ce centre-ville et le nouveau quartier du Pré-Gauchet, en plein développement au sud des voies ferrées. En effet la situation n’est plus idéale : au nord des voies, côté centre-ville, se trouve le bâtiment construit dans les années 1960 et desservi par le tram, et au sud, un bâtiment ajouté en 1989 pour l’arrivée du TGV.
La sixième gare SNCF hors Ile-de-France, avec un peu plus de 11 millions de voyageurs par an et près de 40 000 voyageurs par jour en semaine, est saturée en heure de pointe. Ceci alors que les prévisions tablent sur 25 millions de voyageurs à l’horizon 2030. De plus, les parties nord et sud de la gare sont reliées par deux souterrains « pas franchement très plaisants à emprunter et extrêmement encombrés aux heures de pointe », comme le reconnaît Alain Robert, maire adjoint délégué à l’Urbanisme et vice-président de Nantes Métropole délégué aux Grands projets urbains. « On a une liaison assez médiocre entre les gares sud et nord et pour des non-Nantais, une grande absence de lisibilité », considère l’élu. Et pourtant, la gare actuelle assure un lien indispensable entre le centre-ville et les quartiers au sud des emprises ferroviaires. « On est ici sur une vraie coupure urbaine, car les franchissements de la voie ferrée ne sont pas nombreux. De l’ordre de 20 % des gens qui passent par la gare ne viennent pas prendre un train », assure Julien Moinard. Face à ces constats, SNCF Gares & Connexions et Nantes Métropole ont initié, en partenariat avec l’État, RFF, les Pays de la Loire et la Loire Atlantique, le projet de réaménagement de la gare et de ses abords. Une concertation préalable a eu lieu au printemps 2013 et fin 2014, un accord-cadre de financement a permis de définir l’engagement des différents partenaires pour un montant global de 123 millions d’euros, dont 39 millions pour Nantes Métropole, autant pour la région, 16 millions pour la SNCF, 11 millions pour le département, 9 millions pour l’État, cinq millions pour le Feder et quatre millions pour RFF (devenu SNCF Réseau).
Au coeur du projet se trouve le franchissement des voies par une mezzanine de 160 m de long, 25 m de large et 18 m de haut, dont le sol en béton et la charpente métallique reposeront sur 18 poteaux en béton préfabriqué.