Malgré la faillite soudaine, en mai dernier, de Bridj, la start-up américaine qui menait un projet pilote à Boston et Kansas City, l’appli de planification d’itinéraire Citymapper se lance sur un créneau similaire à Londres : celui du bus à la demande intelligent. L’idée est d’utiliser les données de son appli pour analyser où se trouve la demande de transport et y répondre. De plus, un algorithme optimise le trajet. « En fait, nous réinventons les briques logicielles pour opérer un service de bus car nous pensons que des bus plus intelligents mènent à de meilleures mobilités et de meilleures villes », explique Citymapper sur son blog. À titre expérimental et en coordination avec Transport for London (TfL), la firme a fait circuler une ligne éphémère circulaire dans le centre de Londres durant deux jours les 9 et 10 mai derniers. Sous le nom de code CMX1 et avec deux bus relookés au vert de Citymapper – un véhicule standard, un minibus de 30 places – l’itinéraire partait près du siège de l’entreprise à Southwark pour aller jusqu’à Blackfriars, à l’ouest du pont de Waterloo. Ce bus était 100 % connecté à l’appli pour recevoir les requêtes en temps réel, comptait ses passagers et son conducteur avait lui aussi une appli pour lui faciliter la conduite. Les clients pouvaient l’emprunter gratuitement. Ils pouvaient également suivre leur parcours en temps réel, via l’appli de la compagnie créée par un ancien de Google.
À terme Citymapper souhaite proposer des lignes de bus qui varient dynamiquement. En effet, « Simcity », son outil de simulation, doit permettre de tester comment des itinéraires supplémentaires pourraient avoir une incidence sur la demande des voyageurs.
Michael Hurwitz, directeur de l’innovation de TfL a déclaré que « Citymapper a des idées très intéressantes et nous discutons avec eux de la façon dont ils pourraient travailler à Londres ».
Parmi les défis à relever : la réglementation, qui ne prévoit rien pour ce genre de service flexible.
De plus, sachant que les collectivités subventionnent partout leurs réseaux de transport, « le modèle économique risque d’être difficile à trouver pour Citymapper. D’autant plus que les transports en commun sont beaucoup plus chers à Londres qu’ailleurs généralement dans le monde. Ce qui rendra l’extension du modèle, s’il est trouvé à Londres, compliqué », relève un observateur. Cela n’empêche pas la start-up de vouloir révolutionner le bus qu’elle juge quelque peu ringard.
« Nous pensons que les services de bus n’ont pas assez évolué. Ils continuent à parcourir les villes en utilisant des vieux systèmes d’exploitation et de la technologie inefficace, assène l’équipe sur son blog. À l’ère du smartphone, nous pouvons avoir des bus “responsive” qui réagissent aux besoins en temps réel. » Une nouvelle forme de bus à la demande avec des itinéraires éphémères en somme…