La cause immédiate du déraillement de Brétigny est une pièce qui n’avait rien à faire là où elle se trouvait : une éclisse qui, après avoir pivoté au début du passage du train, s’est retrouvée, à quelques dizaines de centimètres de son emplacement normal, retournée dans le cœur d’une traversée jonction double. C’est dans cet appareil de voie, qui permet aux trains de changer de voie ou aux voies de se croiser, que l’éclisse retournée a fait office de tremplin pour les roues des certaines voitures du train accidenté.
Destinées à assurer un assemblage boulonné entre deux rails successifs (ici très près du cœur de la traversée jonction double où s’est produit le déraillement), les éclisses sont de courtes pièces métalliques plates qui ne sont en aucun cas destinées à bouger et n’ont rien à faire ailleurs qu’au passage d’un rail à l’autre. Pour autant, il peut arriver que la voie bouge au passage des trains, ce qui peut provoquer un desserrement des boulons d’éclisses, qui ici auraient dû être au nombre de quatre. Et pour aller jusqu’au pivotement d’une éclisse, il a fallu que trois de ses quatre boulons soient sortis de leur logement et que la tête du quatrième boulon ait rompu. Extrêmement improbable, et pourtant…
L’accident ferroviaire de Brétigny-sur-Orge est un déraillement survenu le 12 juillet 2013 en gare de Brétigny, sur le territoire de la commune de Brétigny-sur-Orge (Essonne), à 31 km au sud de Paris.
À la suite de la défaillance d’une éclisse (pièce métallique servant à raccorder entre eux deux rails consécutifs), plusieurs voitures du train de voyageurs Intercités 3657 reliant Paris-Austerlitz à Limoges-Bénédictins ont déraillé, entraînant la mort de 7 personnes et 428 blessées.
Le train accidenté était composé de sept voitures de type Corail (Deux VTU Téoz 2nde classe, une VTU Carmillon 2nde classe, une VTU Téoz 2nde classe, une voiture bar Téoz, une VTU Téoz 1ère classe et une VU Carmillon 1ère classe) et tracté par la locomotive BB 26005 en transportant 385 personnes à son bord.
Le 1er avril 2019, le journal « Le Parisien » révèle que plusieurs mois avant l’accident le responsable de l’infrastructure pour l’Île-de-France avait signalé un nombre insuffisant d’agents d’entretien des voies à sa hiérarchie, mais sans résultats tangibles.
Le 12 juin 2020, le parquet d’Évry fait savoir que les juges d’instruction ont terminé leur enquête et ordonnent un procès, contre la SNCF et un cheminot, qui pourrait se tenir en 2021 devant le tribunal correctionnel.
Le procès se tiendra devant le tribunal correctionnel d’Évry du 25 avril au 17 juin 2022.