On le croyait mort et enterré depuis presque dix ans, mais le projet de train à grande vitesse brésilien entre Rio de Janeiro et São Paulo refait surface. Porteur de tous les espoirs durant la première décennie du siècle, le projet précédent de LGV, qui aurait relié Rio à São Paulo et Campinas, avait été initialement lancé en 2007 afin d’être prêt pour la Coupe du Monde de la FIFA en 2014. Reprogrammé, faute de candidats, pour les Jeux olympiques de 2016, ce projet avait pris du retard en se coordonnant au calendrier électoral, avant le lancement d’un nouvel appel d’offres, les candidatures étant alors attendues pour août 2013. Malgré l’intérêt manifesté par trois groupements, le résultat décevant de cet appel d’offres avait entraîné une suspension pour une durée plus ou moins indéterminé du projet, dans un contexte marqué par des difficultés de financement et un ralentissement économique, sur fond de doutes quant à la rentabilité d’une telle relation.
Reste que les deux premières villes du Brésil représentent, avec leurs bassins respectifs, une population totale d’une trentaine de millions d’habitants dont les besoins de mobilité sont très mal satisfaits actuellement.
En 2023, TAV Brasil a reçu l’autorisation pour la planification, la construction et l’exploitation de la nouvelle ligne ferroviaire à grande vitesse, avec un projet repensé, supprimant du projet la branche et les gares de l’aéroport de São Paulo-Campinas et déplaçant les gares de São Paulo et Rio de la centre-ville.
Le projet de 50 milliards de reais envisage un itinéraire de 378 km avec des stations intermédiaires à São José dos Campos (km 95) et Volta Redonda (km 203). Le terminus de São Paulo serait situé dans la zone de Pirituba au nord-ouest de la ville tandis que celui de Rio serait à Santa Cruz à l’ouest du quartier central. La ligne serait conçue pour que les trains circulent jusqu’à 350 km/h.
Les études du projet devraient être terminées d’ici la fin de 2024, permettant aux promoteurs de soumettre des demandes pour les licences nécessaires pour couvrir la construction, l’impact environnemental et les opérations. En supposant que les licences puissent être obtenues, un démarrage de la construction est envisagé en 2025-2026, avec un achèvement prévu pour décembre 2031. Cela permettrait aux services commerciaux de démarrer à la mi-2032.
Le temps de trajet de bout en bout est estimé à environ 90 min. Cependant, le chemin de fer devrait concurrencer des services de bus interurbains bien établis et très fréquents utilisant la route fédérale BR116 et les navettes aériennes très fréquentées entre les aéroports du centre-ville de Santos Dumont à Rio de Janeiro et Congonhas à São Paulo.