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France 5. Philippe Gougler, un journaliste pas comme les autres

16 juillet 2018
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Par : Samuel Delziani

Une nouvelle saison de la série documentaire Des trains pas comme les autres commence cette semaine et doit nous emmener à la découverte de sept nouvelles destinations de la planète rail. Le journaliste Philippe Gougler a accepté de répondre à quelques questions entre deux avions. Rencontre avec un globe-trotteur insatiable, passionné des trains, fasciné par ceux qui y voyagent et ceux qui les font circuler.

Depuis 2010, Philippe Gougler sillonne la planète pour faire découvrir au téléspectateur français la grande diversité des trains pour la série documentaire Des trains pas comme les autres diffusée actuellement sur France 5.

Né à Besançon, c’est en Franche-Comté qu’il vit son premier amour ferroviaire à bord de l’autorail qui l’emmène le matin au lycée : « Je prenais le train à 7h20. Il faisait chaud dans le train, c’était comme un cocon douillet. Le trajet était court, mais c’était un peu le prolongement du lit… » Comme quoi un bon chauffage peut créer une vocation ! Après des études scientifiques – informatique et astronomie –, il change de route et se dirige vers le journalisme dans les années 80. Il débute sur la radio libre RVF, puis entre à Radio France Besançon en 1986 où il devient l’animateur de la matinale. En 1987, il fait ses débuts à la télévision chez France 3 Bourgogne-Franche-Comté, où il anime et produit un jeu pendant un an. Après un bref retour à la radio, il revient dans la petite lucarne et rejoint France 3 Nord-Pas-de- Calais. Il y présentera pendant 3 ans le journal de la mi-journée. Puis rejoint la rédaction nationale de la chaîne publique, où il restera jusqu’en 2010. Il effectue également un bref passage à l’éphémère Match TV.

Créée en 1987 par François Gall et Bernard d’Arbrigeon, l’émission Des trains pas comme les autres est rapidement devenue mythique pour les amoureux du train, comme pour les amoureux du voyage. Quand France Télévision a décidé de relancer le programme, elle a fait appel au journaliste Philippe Gougler pour moderniser la série documentaire. Il explique son ambition quand il accepte ce challenge : « Le concept a beaucoup changé. Ce n’était pas un documentaire incarné. Je voulais une touche plus humaine, plus d’échanges avec les habitués du train… François Gall avait déjà un ton différent, un ton très moderne, mais il était plus dans l’observation. Je voulais orienter le propos vers l’humain. »

Aujourd’hui, s’il poursuit toujours ses errances ferroviaires, il a pris les commandes d’une autre émission iconique du PAF : Faut pas rêver ! Depuis 2014, il y succède à la présentatrice Tania Young. Fort heureusement pour nous, il continue de rechercher partout des trains et des réalités ferroviaires insolites. Ainsi, il observe : « C’est souvent dans les pays sans trains qu’il y a des trains pas comme les autres. Ainsi en Colombie, sur une voie désaffectée, circulent des “Motomesas”, quelques planches assemblées et tractées par des motos – dont le pot d’échappement a été retiré pour s’affranchir des côtes. Un très mauvais souvenir pour les oreilles, mais une expérience incroyable ».

Parmi ses (très) nombreux souvenirs, une petite ligne bolivienne qui relie Sucre à Potosi où circule un matériel tout à fait étonnant : le Buscarril, un « ferrobus ». Cet étonnant système consiste en un vieux minibus Mercedes, monté sur un châssis de wagon. Un « bricolage » qui, en absence de routes, remplit pourtant une fonction vitale pour les communautés isolées qui vivent à proximité. Philippe se souvient : « Le conducteur me passe le volant, mais forcément il ne sert à rien, ce qui ne m’empêche pas de le tourner à chaque courbe ! Je vois, sur le bord de la voie, quelques Indiens qui attendent le train. Mais, le conducteur dit que l’on ne peut pas s’arrêter, le Buscarril étant complet. C’est-à-dire que ces gens – qui avaient probablement marché plusieurs heures pour venir jusqu’au train – devaient attendre le prochain. Sachant qu’il passe une fois tous les deux jours… »

Quand on lui demande s’il devait conseiller un voyage à un ami ? Sa première idée est le mythique Tren a las Nubes (Train des nuages) qui de Salta, à 1 600 m d’altitude, entreprend l’ascension de la Cordillère des Andes. Seize heures de voyage dans les paysages minéraux du nord-ouest de l’Argentine, achevant le voyage à plus de 4 000 m d’altitude. D’ailleurs, à bord, une équipe médicale surveille la santé des passagers. Une ambulance suit même constamment le convoi. Le conseil de Philippe : « Il faut absolument se bloquer une table à la voiture-restaurant près de la fenêtre, ce sera le plus beau repas de votre vie ! »

Autres miracles ferroviaires qui ont marqué le journaliste : le Royal Livingstone Express, un train à vapeur qui surplombe les chutes Victoria, le fameux Rovos, le train de luxe sud-africain, ou encore une croisière ferroviaire et gourmande au Portugal dans la vallée du Douro, accompagnée de chefs étoilés. Au Canada, le train Tshiuetin ne ressemble effectivement à aucun autre ! Unique lien terrestre entre Sept-Îles et Schefferville, sur la côte nord, au Québec, c’est le seul train à être détenu et exploité par les communautés autochtones, en l’occurrence celle des Innus. Service essentiel pour le transport des passagers et des marchandises, il effectue deux allers- retours par semaine en plus de 12 heures à une moyenne de 65 km/h. La ligne longue de 565 km est partagée entre Québec et Labrador dans une zone sauvage et très isolée. Il n’y a aucune gare sur le trajet, on descend et on monte à la demande. Une expérience en soi : « Moi, je voulais descendre au km 322. Le train vous dépose dans deux mètres de neige et recule pour que vous puissiez récupérer vos bagages. On avance avec des raquettes. Pour être récupéré, vous devez donner rendez-vous au train. Mais son heure de passage n’a rien de garantie. Vous pouvez attendre deux heures dans moins 20° et le blizzard ! »

Au début, Philippe Gougler et son équipe pensaient épuiser rapidement le sujet. Mais la variété de l’expérience du rail semble infinie. Comment procèdent-ils ? « On travaille par zone climatique pour nous rendre sur place au bon moment. En amont, une journaliste enquête à Paris et trouve des pistes. Puis, un “fixeur”, un contact local qui vérifie si c’est possible. In fine, il apporte également ses propres idées et son expérience du terrain. Sur place, il y a forcément une part d’improvisation, au gré des rencontres et des envies. » En moyenne, l’équipe se rend une quinzaine de jours sur place, une durée qui peut évoluer selon la taille du réseau.

À tous ceux qui voudraient tenter l’aventure ferroviaire, il délivre ce conseil : « Il faut d’abord identifier ce que l’on veut. Il faut prendre tout son temps et accepter de faire un double voyage, celui du train et celui des lieux que l’on visite. Le train vous laisse le temps de rêver les aventures que vous allez vivre en arrivant. Il ne faut pas vouloir aller trop vite. » Un rapport au temps qu’il n’oppose pas au bonheur d’arriver le plus rapidement possible à destination : « Il faut les deux. C’est le cas en Suède, où ils ont des trains normaux, mais aussi un train fantastique qui relie Göteborg et Stockholm à un rythme de croisière, avec un piano-bar confortable, où on retrouve le plaisir de passer du temps à voyager ».

En prenant les commandes des Trains pas comme les autres, Philippe Gougler désirait partir à la rencontre des voyageurs, des cheminots, des habitants. L’empathie imprègne son travail et il a réussi à ajouter à ses invitations aux voyages ferroviaires un nouveau paysage, composé de visages. Bref, un nouveau territoire à explorer, celui de l’altérité. Durant tout l’été, chaque jeudi, un épisode inédit est programmé, suivi d’une rediffusion. Pour le premier épisode direction la Namibie, suivi d’une rediffusion de l’épisode consacré à la Corée du Sud. Deux destinations aux antipodes de la réalité ferroviaire. Une autre bénédiction de cette émission : tous les trains y ont leur place.



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