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Cameroun. Pour Bolloré, le train accidenté roulait trop vite

14 novembre 2016
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Par : Patrick Laval

Les causes du déraillement, le 21 octobre, du train rapide entre Yaoundé et Douala au Cameroun sont encore à établir. Si la vitesse de circulation est évoquée, il faut aussi prendre en compte la composition renforcée du convoi pour faire face à l’affluence et l’état de la ligne.

Revu à la hausse après deux jours de recherches, le bilan du déraillement survenu le 21 octobre entre Yaoundé et Douala se chiffre à 79 morts et quelque 551 blessés, dont un ressortissant français, sur les 1 200 à 1 300 voyageurs qui avaient pris place ce matin-là sur l’Inter- City 152. Un des trains les plus rapides (3 heures 40 sans arrêt pour 265 km) et les plus confortables (voitures acquises « récemment », climatisation en 1re classe, ventilation en Premium) en service au Cameroun, qui offre habituellement quelque 600 places. Pour faire face à la fréquentation inhabituellement élevée du 21 octobre, l’exploitant Camrail avait ajouté huit voitures à la composition du train au départ de Yaoundé, habituellement de huit voitures et un fourgon.

Une affluence due au fait que le train restait le seul moyen de transport terrestre entre les deux principales villes camerounaises, les pluies ayant entraîné l’effondrement d’un pont sur la RN3, axe classé par l’ONU parmi les plus dangereuses routes du monde. Mais ce vendredi-là, le danger était également sur les rails : au passage de la gare d’Éséka, à 111 km à l’ouest de la capitale, 15 voitures du train se sont soudain couchées le long des voies, parmi lesquelles quatre ont basculé dans un large fossé voisin. C’est dans ces dernières voitures que les secours, également gênés par la coupure de la RN3, ont eu le plus de mal à intervenir. Les opérations sur place se sont achevées le 23 octobre et le 24 a été décrété journée de deuil national par le président du Cameroun Paul Biya. Et alors que deux enquêtes, interne et judiciaire, sont en cours pour identifier l’ensemble des facteurs qui ont conduit à l’accident, le public cherche une cause et un coupable. Est-ce la composition renforcée du train ? Et dans ce cas, quel rôle a joué le ministre des Transports Edgar Alain Mebe Ngo’o ?

L’intéressé, dont les services ont autorisé l’ajout de huit voitures, nie avoir donné des instructions dans ce sens. Dès le 25 octobre, Éric Melet, président de Bolloré Africa Railways, maison mère de Camrail, indiquait à l’agence Reuters que le train accidenté allait, selon les premières constatations, à la vitesse de 80-90 km/h, soit celle en vigueur en pleine voie, alors que l’on se trouvait à l’approche de la gare d’Éséka, dont la traversée est autorisée à 40-50 km/h. Toutefois, « beaucoup de paramètres peuvent jouer, qui doivent être analysés précisément avant de pouvoir en dire plus », a ajouté le dirigeant dans un entretien à Reuters par téléphone. Sans préjuger des résultats des enquêtes, il est clair qu’un train ne ralentit pas de la même façon avec huit voitures de plus… Ajoutons que Camrail, concessionnaire de la ligne depuis 1999, n’a pas que des amis, au Cameroun ou ailleurs. Responsable de la maintenance des voies et de l’exploitation des trains, cette entreprise est détenue par Bolloré (77,4 %) et, entre autres, l’État camerounais (13,5 %), qui reste propriétaire de l’infrastructure.

Succédant à la Regifercam, créée sous le mandat français en 1947 et défaillante dans les années 1990, la filiale de Bolloré est souvent accusée de négliger le réseau, de supprimer des dessertes et d’augmenter les tarifs. Voire d’avoir maintenu l’écartement métrique sur le réseau camerounais. Reproche sujet à caution, rares étant les réseaux africains à s’être lancés dans le lourd processus de conversion à la voie normale : l’Éthiopie vient de l’achever avec l’aide chinoise et le Kenya vient tout juste de l’entamer. Pour ce qui est de l’état de la ligne entre Yaoundé et Douala, construite entre 1908 et 1927 par les Allemands puis par les Français, on pourra constater que l’Inter- City sans arrêt met aujourd’hui un quart d’heure de plus que l’Express semi-direct du temps de la Régie. Et l’on pourra faire le rapprochement avec l’effondrement sous le poids d’un train de fret du pont Eiffel de Dimbokro, le 6 septembre dernier en Côte d’Ivoire, sur la ligne Abidjan – Ouagadougou exploitée par Sitarail, également filiale de Bolloré. De fait, Camrail semble s’être plutôt intéressé au matériel roulant, un quart des locomotives ayant été renouvelé ces dernières années, ainsi qu’une partie du parc remorqué. Dont le train accidenté.



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