Les nouvelles lignes à grande vitesse font trop de bruit, estiment des riverains qui se sont organisés en collectifs et en associations, tout particulièrement sur l’axe Tours – Bordeaux et Bretagne – Pays de la Loire. Outre les nuisances sonores, ils font état de vibrations ou de dégradations de bâtiments.
Est-ce dû à la vitesse plus élevée des TGV qui filent à 320 km/h sur ces lignes, le bruit augmentant avec la vitesse ? Ainsi qu’au nombre élevé de trains ? Ou à des habitations plus proches des voies ? Ou encore les riverains sont-ils plus exigeants qu’avant ? Ce qui est sûr, c’est que jamais les plaintes n’ont été si nombreuses, reconnaît-on du côté de Lisea, qui en a reçu près de 400. « C’est beaucoup par rapport à ce qui se passe ailleurs », reconnaît concessionnaire de la LGV Tours – Bordeaux.
Relayées par les élus, ces plaintes sont arrivées jusqu’aux oreilles de la ministre des Transports, Élisabeth Borne qui a commandé un rapport au CGEDD (Conseil général de l’Environnement et du Développement durable) sur la question.
Côté Tours – Bordeaux, Lisea affirme être en train d’achever des mesures : près de 300 points de mesures sur la ligne ont été effectués en concertation avec les riverains « pour avoir une compréhension très factuelle des niveaux de bruit ressentis ou subis, indique Hervé Le Caignec. Notre travail consiste à démontrer que nous avons bien respecté toutes les réglementations et nos engagements dans le contrat », ajoute le président de Lisea.
En Bretagne, ERE a aussi lancé des mesures avec le Cerema. « Il s’avère que nous respectons la réglementation, nous allons même au-delà. Mais force est de constater que cette réglementation ne satisfait pas les riverains. On prend conscience collectivement que les mentalités des riverains évoluent », estime Loïc Corbec.
Actuellement, indique Hervé Le Caignec, « nous disposons d’études sur le bruit à 300 km, ce qui a permis de modéliser le bruit des TGV et d’édifier des murs antibruit, et des merlons en conséquence le long de la ligne ». Selon lui, les riverains se plaignent toutefois que la réglementation fixe une moyenne mais ne prend pas en compte les pics de bruit. « On se rend compte aujourd’hui qu’on ne dispose pas d’études approfondies sur le sujet », résume le patron de Lisea. Le CGEED devra donc répondre à une question jamais posée jusqu’alors : la réglementation est-elle adaptée aux nouveaux TGV ?