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  • © A. Gilbert

    Renaud Lagrave Vice-président régional chargé des Transports en Nouvelle-Aquitaine

  • (c) DR

Nouvelle-Aquitaine. Une infrastructure dégradée et trois lignes fermées

16 mai 2018
- -
Par : Propos recueillis par Marie-Hélène Poingt

Renaud Lagrave, vice-président régional chargé des Transports, alerte sur la grave dégradation du réseau ferré de Nouvelle-Aquitaine, rappelle l’engagement de la région dans les travaux de régénération… et constate aujourd’hui la fermeture de trois sections de lignes.

Situation catastrophique en Nouvelle-Aquitaine ! En seulement un mois, la région a vu fermer trois lignes ferroviaires en raison de la dégradation des infrastructures. Le 1er mars, SNCF Réseau informait en effet le conseil régional de sa décision d’interrompre les circulations entre Pompadour et Objat sur la ligne Limoges – Brive-la-Gaillarde. Raison invoquée : une dégradation de la plateforme aux environs de Vignols. Deux semaines plus tard, c’était au tour de la liaison Angoulême – Saillat – Chassenon (sur la ligne Angoulême – Limoges) d’être fermée à la circulation pour cause d’affaissements constatés en février sur la voie. Fin mars, la région apprenait l’interruption des circulations des trains entre Bayonne et Saint-Jean-Pied-de-Port après la détection d’un fontis entre Bayonne et Béhéréharta. Or, la région venait juste de dépenser 63 millions d’euros, versés ces dix dernières années pour réaliser la « complète régénération » de la ligne.

« Une situation inacceptable », dénonce Renaud Lagrave, le vice-président régional chargé des Transports en Nouvelle-Aquitaine, qui s’interroge sur la « compétence » de SNCF Réseau. Entretien.

La Vie du Rail. Comment expliquez- vous cette succession de fermetures de lignes ?

Renaud Lagrave. Les sous-investissements de SNCF Réseau sont récurrents. Particulièrement en Nouvelle-Aquitaine, même si nous ne sommes pas les seuls concernés. Dans notre région, des lignes n’ont pas été renouvelées depuis une bonne soixantaine d’années. Nos TER subissent ainsi 30 % de plus d’irrégularités liées aux défaillances d’infrastructures par rapport au reste de la France.

Nous nous inquiétons de la multiplication des limitations temporaires de vitesse qui concerneront 300 km de lignes d’ici la fin de l’année. Celles-ci pénalisent les 2,2 millions de voyageurs empruntant chaque année les 725 km de lignes qui sont considérées par le gestionnaire d’infrastructure comme « en mauvais », voire « très mauvais état ». Pourtant, SNCF Réseau ne répond plus à nos demandes. Ni au niveau régional, ni au niveau national.

LVDR. Ces fermetures n’étaient- elles pas prévisibles ?

R. L. Une anecdote est éclairante : il y a plus d’une quinzaine de jours, j’étais en réunion avec le directeur régional de SNCF Réseau, qui m’annonce un surcoût de 4 millions d’euros pour les travaux réalisés et terminés en 2015 sur la ligne Bayonne – Saint-Jean-Pied-de-Port. Or, nous avions financé 63 millions d’euros pour cette ligne. J’ai refusé de couvrir ce surcoût. Une heure plus tard, j’apprends que cette ligne allait fermer car SNCF Réseau venait de découvrir un affaissement des voies ! Non seulement, ils le découvrent mais en plus ils ne sont même pas fichus de me le dire en face ! La question de la compétence du gestionnaire d’infrastructure se pose clairement. Aujourd’hui, il y a une vraie rupture de confiance avec SNCF Réseau.

LVDR. Quels moyens mettez-vous en faveur du réseau ferré ?

R. L. La Nouvelle-Aquitaine est fortement mobilisée pour l’entretien et la régénération de son réseau ferroviaire. Depuis deux CPER [Contrats de plan État- Région, ndlr], nous avons décidé de participer à la régénération du réseau. La région va donc au-delà de ses compétences. Et malgré nos efforts, nous nous retrouvons dans une situation où on ferme des lignes.

De plus, nous versons annuellement 60 millions d’euros de redevances à SNCF Réseau. Mais personne ne sait où ils vont, il n’y a aucune transparence. Quand des travaux sont lancés, nous avons aussi la mauvaise surprise de constater que SNCF Réseau revoit systématiquement à la hausse ses prestations. Tout est fait pour nous décourager de lancer des travaux sur le réseau.

LVDR. Pourquoi, selon vous ?

R. L. Nous sommes entrés dans une période de flottement : après la publication des rapports Duron et Spinetta et avant le futur pacte ferroviaire et la future loi d’orientation sur les mobilités (la LOM). Dans cet entre-deux, nous avons l’impression que SNCF Réseau en profite pour fermer des lignes – des lignes capillaires de fret, des lignes de voyageurs – à chaque fois pour différentes raisons.

LVDR. L’État pourrait être tenté de transférer la responsabilité de la fermeture des lignes TER aux régions…

On nous dit qu’on ne peut pas décider de Paris quelles lignes doivent être fermées en région. Dans notre région, les lignes UIC 7 à 9, souvent appelées à tort petites lignes, représentent 60 % du réseau ferré. Si l’État ne nous aide pas, je ne vois pas comment on pourrait remettre ce réseau en état. Depuis des mois, nous réclamons un plan exceptionnel pour le rail en Nouvelle-Aquitaine. L’audit du réseau, commandé en 2017 par la région à SNCF Réseau, démontre qu’au-delà de la mobilisation de la région dans le cadre du CPER, un plan-rail Nouvelle-Aquitaine nécessiterait la mobilisation de 1,143 milliard d’euros sur les lignes régionales, dont 625 millions d’euros dans les cinq ans, ainsi que 2,139 millions d’euros sur les lignes structurantes pour assurer la pérennité du réseau ferroviaire. Soit un engagement de l’État de 1 million d’euros par jour pendant 10 ans. S’il y a transfert de lignes, il faut mettre en place une taxe préaffectée. Alors que des discussions sont lancées sur la future LOM (loi d’orientation sur les mobilités), nous proposons plusieurs idées comme une taxe sur les bureaux, la réaffectation d’une part de la TICPE (Taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques) ou encore le lancement d’une vignette sur les poids lourds qui permettrait d’imposer les poids lourds étrangers et qui pourrait servir à développer le rail. On nous écoute poliment mais nous n’obtenons aucune réponse.



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