A12 h 37 très exactement le 7 octobre, le Connecting Europe Express a fait son entrée dans la gare de Paris-Est, après avoir parcouru 20 000 km et traversé 26 pays. Plusieurs ministres ainsi que des membres de la Commission européenne, de la CER et Jean-Pierre Farandou, le PDG de la SNCF (qui est descendu du train venant de Strasbourg) l’ont accueilli pour vanter l’Europe ferroviaire.
Si cette initiative a permis de symboliser l’année européenne du rail voulue par Bruxelles, elle a aussi mis en lumière le manque d’harmonisation ferroviaire sur le continent, obligeant les organisateurs à un travail complexe, notamment à changer trois fois de train pour boucler le périple.
Les associations de défense de l’environnement l’ont bien remarqué. Elles regrettent une initiative avant tout symbolique. Ainsi, Réseau Action Climat déplore que « cette année ferroviaire n’ait pas permis l’adoption et la mise en œuvre de mesures concrètes et structurantes permettant d’accélérer la relance du train en Europe. D’autant plus que la Commission européenne a présenté au début de l’été son Paquet climat européen qui doit permettre de réduire de 55 % les émissions de GES d’ici 2030 ». Et de citer l’absence d’engagement au niveau européen « pour relancer au moins 30 nouvelles lignes transeuropéennes de jour et de nuit d’ici 2025 ». Auquel s’ajoute l’absence de solution « au problème de pénurie de matériel roulant de nuit qui touche la majorité des pays européens ». De façon plus générale, l’association estime que « très peu a été fait pour faciliter le financement de matériel roulant interopérable entre pays européens ».
Enfin, ajoute Réseau Action Climat, « le développement du transport ferroviaire à un niveau satisfaisant demeurera impossible tant qu’il n’y aura pas une compétition juste et équitable entre les modes de transport : à trajet équivalent, voyager en train devrait toujours être moins cher que voyager en avion ». Un argument proche de ce que défend Jean-Pierre Farandou qui plaide pour une « fiscalité verte », incontournable si les autorités publiques veulent vraiment changer les comportements.