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  • © Patrick Laval

    Lorsque la rame restaurée (voiture-pilote fourgon CFo 22 en tête) s’arrête en gare de Saltsjö-Järla, sur la plus longue section à double voie de la ligne, le temps semble être revenu en 1913.

  • © Patrick Laval

    À bord de la motrice XCo 15, on retrouve toute l’atmosphère « d’époque ». Le compartiment fourgon de la voiture-pilote CFo 22 a quant à, lui, connu quelques modifications, dont l’aménagement d’un bar.

  • © Patrick Laval

    Croisement en gare de Henriksdal, terminus actuel de la ligne, aux portes de Stockholm. À gauche, le matériel roulant mis en service en 1976 résulte d’une adaptation de rames de métro au gabarit et à l’alimentation de la voie ferrée.

Suède. Le Train de la mer salée est revenu

10 septembre 2018
- -
Par : Patrick Laval

Des passionnés suédois de chemin de fer ont fait revivre le matériel d’époque qui circulait, à l’origine sur une très agréable ligne entre Stockholm et une station balnéaire de la côte, au sud-est de la capitale suédoise. Cette restauration qui a commencé en 1993 par une seule motrice, va se poursuivre jusqu’en 2019. Ça peut paraître long, mais le résultat est proche du neuf !

Depuis 1893, un chemin de fer vraiment à part relie le centre de Stockholm à la station balnéaire, devenue banlieue chic, de Saltsjöbaden. Longue de 15 km et se terminant par deux branches côté mer, cette voie ferrée qui traverse allègrement les falaises, les forêts et les bras de mer, a reçu le nom de Saltsjöbanan, que l’on peut littéralement traduire par « ligne de la mer salée » (le nom donné ici à la Baltique).

Saltsjöbaden, ainsi que la voie ferrée qui y mène, sont nés de la volonté de Knut Agathon Wallenberg, membre d’une des familles les plus importantes du monde économique suédois (et futur grand-oncle de Raoul Wallenberg, le héros de Budapest en 1944). Son idée était de créer une ville idéale et moderne en bord de mer, à la fois loin des miasmes de la grande ville, mais à une demi-heure seulement de cette dernière par le chemin de fer.

Dès ses débuts, ce dernier s’est distingué par ses recours fréquents aux tunnels et par ses voitures confortables, toutes à bogies (pas si fréquent, en 1893 !) Et comme tout chemin de fer qui se respecte, celui du Stockholm- Saltsjön (SSnJ) a créé sa cité cheminote, ici au plus près de l’atelier de Neglinge, non loin des plus belles villas de Saltsjöbaden. À noter qu’un plan panoramique de ces villas, vues du train en marche, figure dans Le Tour du Monde, un des tout premiers films documentaires de l’histoire, tourné par Alexandre Promio pour les frères Lumière en 1897 !

En 1912, jugeant que la traction à vapeur appartenait au passé, le SSnJ décida de passer à la traction électrique, sous caténaire 1 500 V continu. Des motrices et de nouvelles remorques furent alors commandées à l’usine ASEA de Västerås et mises en service en 1913, alors que les anciennes voitures, à plateformes ouvertes, étaient vestibulées pour devenir des voitures-pilotes.

L’esprit d’innovation a longtemps caractérisé le SSnJ : outre les bogies et la traction électrique, ce petit réseau a été un des premiers à généraliser les quais hauts, la sonorisation, les escaliers roulants (en 1936 au terminus de Slussen, à Stockholm), la commande centralisée (1938) ou la radio sol-train. Extérieurement, en revanche, les gares et les trains semblaient immuables, donnant à la ligne un indéniable charme, qui a fait naître des vocations ferroviaires parmi plusieurs générations de jeunes voyageurs !

Mais le reste du monde changeait de plus en plus vite. En 1971, une autoroute vers Saltsjöbaden est venue concurrencer la voie ferrée, à tel point que les transports du Grand Stockholm (SL), qui avaient repris la ligne Saltsjöbanan en 1969, se sont retrouvés face à un choix : fermer ou moderniser. Par chance, SL avait commandé pour le métro de Stockholm une quinzaine d’éléments bicaisses « en trop », qui avaient le bon goût d’être conçus pour des quais aussi hauts que ceux des gares du SSnJ. Le choix s’est donc porté sur une modification de ces rames de métro pour circuler sur la vieille voie ferrée : ajout de pantographes en toiture, ainsi que d’une jupe en bas de caisse et de comble-lacunes au niveau des portes d’accès, mais aussi suppression d’un tiers de ces portes pour offrir davantage de places assises…

En 1976, les rames de métro modifiées, en livrée bleue, ont donc remplacé les vieux trains à caisses de bois. Si l’ancien matériel roulant n’a jamais quitté les souvenirs de ses anciens voyageurs, ceux-ci l’ont longtemps cru perdu pour toujours, condamné aux brumes de l’oubli. Mais plus de quarante ans plus tard, à la belle saison ou autour des fêtes de Noël, un vieux train circule à nouveau sur sa ligne, entre Stockholm et la mer. Son retour a toutefois été très progressif, voiture par voiture : une motrice en 1993, suivie par une voiture- pilote fourgon en 2013, alors qu’une deuxième voiture-pilote est en cours de rénovation jusqu’en 2019.

C’est dans un triste état, après des années d’intempéries ou de vandalisme, que les passionnés de l’association du Musée du chemin de fer Stockholm-Saltsjön (SSnjmf) ont retrouvé, jusqu’au fin fond de la Suède, trois des voitures qui avaient échappé à la casse en 1976. De retour dans leur ancien dépôt de Neglinge, la motrice et les deux remorques ont eu droit à des soins tellement poussés que le résultat est presque… trop beau ! En effet, dans les années 1970, les vieux trains tiraient une partie de leur charme des nuances quelque peu dépareillées de leurs caisses de bois, qui avaient vieilli individuellement. Aujourd’hui bien vernie et comme neuve, la rame automotrice restaurée accueille les voyageurs certains week-ends en service régulier (les membres les plus actifs de l’association sont aussi des professionnels des transports publics) et peut être louée par des particuliers. Dommage seulement qu’un des passages les plus spectaculaires de la ligne (falaise, tunnels, viaducs et pont mobile), entre le terminus de Slussen et la gare de Henriksdal, aux portes de Stockholm, soit fermé au trafic jusqu’en 2021 au moins, pour cause de grands travaux qui ne le concernent qu’indirectement. En effet, à la jonction entre la vieille ville et les quartiers sud de Stockholm, mais aussi plaque tournante des transports publics (bus, métro, train et bateau) de l’agglomération depuis 1935, le carrefour de Slussen, qui tire son nom de l’écluse qu’il enjambe, n’est plus qu’un gigantesque chantier, dans le cadre d’un remaniement qui devrait se terminer… vers 2025.

 

Page Web : www.ssnj.se



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