Pas loin d’un million de personnes participent aux Fêtes de Bayonne qui se tiennent chaque année fin juillet. Le dispositif mis en place permet de raccompagner en toute sécurité un public souvent éméché
Courses de vaches, bals, concerts, spectacles, multiples animations… Chaque année depuis 1932, la dernière semaine de juillet, la ville de Bayonne accueille des centaines de milliers de « festayres » durant quatre jours et cinq nuits de fêtes. « Un million de personnes sont accueillies durant ces quatre jours dans son coeur de ville, alors que celui-ci abrite habituellement 20 à 25 000 habitants », raconte Philippe Kandel, le directeur du réseau Chronoplus (groupe Transdev). D’où une organisation bien rodée qui se met en place pour l’occasion et dans laquelle les transports publics ont pris au fil du temps une importance croissante. Le centre de la ville est fermé aux voitures qui doivent forcément s’arrêter aux parkings mis en place à l’extérieur de la ville. Cela permet de rabattre les participants vers les bus qui convergent tous, à partir de la gare routière, vers la place des Basques. Des points de vente mobiles de tickets sont installés à tous les terminus. Une tarification spéciale est mise en place pour rejoindre le centre-ville à six euros l’aller-retour. « L’ensemble des lignes part d’un seul point. On compte plus d’un départ de bus par minute à partir de 20h30 jusqu’à 4 heures du matin, moment où nous aurons ramené tout le monde », explique Philippe Kandel.
Vers 3h, les services de propreté de la ville passent à l’action car chaque matin, les traces de la nuit doivent avoir été effacées. Des agents de quai sont chargés d’accompagner les voyageurs jusqu’à l’embarquement à bord des bus. À leurs côtés, les forces de police les aident à canaliser les flux de voyageurs qui attendent, grâce à un dispositif de barrières et de guidage. «Chaque année, nous améliorons le dispositif. Pour ne pas avoir de pressions fortes de mouvements de foule, nous utilisons un sas de “stockage”, qui permet de pacifier la foule », précise le directeur de Chronoplus. « Pendant les cinq jours, nos effectifs habituellement de 300 personnes passent à 350 grâce à l’embauche de saisonniers. Il y a une mobilisation exceptionnelle du personnel qui permet d’assurer un service 24 heures sur 24. Personne ne prend ses congés pendant cette période pourtant estivale. » Des services de transports interurbains sont également proposés pour raccompagner les voyageurs dans l’agglomération jusqu’à 40 km. Des trains sont aussi mis à disposition. Après les fêtes et les inévitables dérapages liés à l’alcool et à la masse de personnes transportées, vient l’heure des bilans et des réparations. Bien que les bus aient été « déshabillés » pour l’occasion une semaine auparavant (on retire essentiellement les panneaux électroniques d’information), il y a toujours des vitres cassées, des portes forcées, des sièges arrachés… Selon Philippe Kandel, la casse est limitée et, même si le public est parfois « éméché », l’ambiance reste avant tout « festive et bon enfant ».