Produit en 2016, le documentaire que la chaîne Histoire rediffusait, mardi 9 juin, Les résistants du Train fantôme (LVDR N°3694 du 21 septembre 2018), revient sur un épisode méconnu de la Seconde Guerre mondiale. Alors que les alliés ont débarqué en Normandie, un train de marchandises emmène vers une mort certaine un convoi de déportés. Dans le chaos de la libération, il mettra deux mois à atteindre son funeste terminus, disparaissant et se recomposant sans cesse, gagnant ainsi le surnom de « train fantôme ». Été 44, le convoi avance inexorablement vers son implacable destination. Alors que le premier débarquement en Normandie a déjà eu lieu, il s’ébranle dans le chaos le plus total. À son bord, des républicains espagnols et des membres des Brigades internationales qui depuis la fin de la guerre civile espagnole sont détenus dans plusieurs camps du sud de la France. Mais également des hommes et des femmes issus de quasiment toutes les tendances de la résistance du sud de la France. Le documentaire nous emmène dans une longue errance ferroviaire de Toulouse à Dachau. Nous visitons les lieux qui ont vu passé ces voyageurs damnés – camps, prisons, gares -autant de sites marqués à jamais par l’histoire. Le premier d’entre eux étant le camp du Vernet dans l’Ariège. En juin 44, ils ne sont que quelques centaines encore présents. Ils seront déportés dans ce train qu’on qualifiera, quelques années après, de « fantôme ». Ils sont rejoints par les résistants détenus dans les prisons de la région toulousaine, notamment celle de Saint-Michel. 25 femmes résistantes sont également entassées dans ses wagons. Le 3 juillet 1944, le train part de la gare marchandises Raynal de Toulouse. 550 personnes y sont entassées depuis la veille. Entre les bombardements alliés et les sabotages de la résistance, le voyage s’annonce des plus compliqués. Le convoi part vers Bordeaux, puis vers Angoulême, mais il doit repartir dans l’autre sens et revient à Bordeaux Saint-Jean. 150 prisonniers du fort du Hâ y rejoignent le train fantôme. Finalement le train repasse par Toulouse et tente de remonter vers l’Allemagne par la Vallée du Rhône. Pendant ce trajet de près de deux mois, des dizaines de déportés sont parvenues à s’échapper. Plusieurs de ces exploits sont contés soit par ceux qui les ont vécus, soit par ceux qui en ont été témoins. En gare de Sorgues, les cheminots sont ainsi parvenus à soustraire à leur escorte allemande de nombreux déportés.
Les résistants du Train fantôme de Guy Scarpetta. Alkimia Productions. France (2016)
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