Qui peut vous faire voyager à bord d’un autorail, le plus ancien de France, depuis la Beauce jusqu’aux montagnes corréziennes en passant par la côte Atlantique ? L’association des Chemins de fer de la Haute Auvergne, qui fait circuler le plus ancien autorail de France circulant sur le territoire, l’X 2403, comme dans les années d’après-guerre. Les bénévoles ne manquent pas d’idées pour imaginer des parcours atypiques…Et ça plaît, les touristes sont à chaque fois au rendez-vous ! Le prochain voyage aura lieu le 24 septembre et il est temps d’acheter son billet !
Après deux voyages au printemps 2022 ayant fait le plein de touristes avec l’autorail X 2403, l’un sur l’étoile ferroviaire d’Orléans, l’autre entre Ussel et Eymoutiers en correspondance avec le train à vapeur des “confrères” de Limoges (lire LVDR n° 3887), les Chemins de fer de la Haute Auvergne (CFHA) ont voulu proposer un nouveau parcours touristique en recréant l’ambiance des années 1950. « Il fallait transformer l’essai du printemps 2022. Mais surtout, il fallait rentrer à Ussel, notre bercail où notre autorail est habituellement stationné, sous l’ancienne remise du dépôt d’Ussel », raconte Jean-Michel Pierntez, vice-président des CFHA. « Mais bien sûr, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Et c’est par le chemin des écoliers que le X 2403 a retrouvé sa terre d’adoption, la Corrèze, après, il faut le bien le dire, l’avoir fréquenté quarante ans auparavant. »
Alors, pourquoi pas un clin d’oeil en bord de mer, en l’occurrence l’océan Atlantique ? C’est ainsi que l’X 2403 a vaillamment suivi les traces de l’ancien itinéraire Paris-Austerlitz – Les Aubrais – Les Sables-d’Olonne autrefois assuré par l’ex-Compagnie du Paris-Orléans, alias le PO. « Jusqu’à la création de la SNCF en 1938, les trains transitaient entre Saint-Pierredes- Corps et Thouars via Chinon et Loudun », précise Jean-Michel Piernetz. « Aujourd’hui, les trains dédiés à cette relation sont assurés en TGV par la ligne Nouvelle Atlantique et Nantes. »
L’autorail X 2403, propriété des Chemins de Fer de Haute Auvergne (CFHA), troisième de la série des X 2400, a quitté les effectifs de la SNCF en 1987.
Il est alors en bon état, et est racheté par un particulier , Jean-Marie Henri qui le sauve de la ferraille. D’abord stationné à Nîmes, d’où il effectue des sorties sur les lignes pittoresques de la région, il rejoint la Haute Auvergne en 1998.
C’est lui qui va être pendant des années l’autorail du « Gentiane-Express », pour les rotations touristiques entre Bort-les-Orgues, Riom-ès-Montagnes et Lugarde. Minutieusement entretenu par les bénévoles de l’association des CFHA, l’X 2403 est en parfait état de marche et il est agréé pour circuler sur toutes les lignes du réseau ferroviaire français.
Ainsi, il roule régulièrement dans toutes les régions de France, sur les lignes en exploitation les plus pittoresques.
Et depuis l’an 2008, le « plus vieil autorail de France autorisé à circuler sur le réseau ferré national » a retrouvé sa livrée d’origine (c.-à-d. rouge et crème).
À l’occasion de son retour en Auvergne, l’Autorail Historique X 2403 se rendra à Volvic le samedi 24 septembre 2022.
De ce fait, les ferroviphiles et les touristes embarqueront à bord du plus ancien autorail de France pour un aller-retour Clermont-Volvic au tarif exceptionnel de 10€ par personne.
Les 600 cv des deux moteurs se feront entendre dans la montée vers Volvic. Banquettes en skaï, fenêtres qui s’ouvrent, pas de clim, pas de wifi: on sera capable de replonger dans l’atmosphère des voyages des années 50 tout en admirant le panorama sur Clermont-Ferrand et la plaine de la Limagne.
Départ Clermont-Ferrand 15h00, retour 16h30.
Les X 2400 sont une série d’autorails monocaisse de la SNCF. Les XABDP 2400, dits unifiés 600 ch (2×300), construits à 79 exemplaires en 1951 à 1955.
Ils comportent 12 places de 1re et 56 de 2de classe, avec une longueur de 27 m et sont capables d’atteindre une vitesse maximum de 120 km/h.
Ces autorails ont la possibilité d’être attelés à des remorques ou jumelés, chaque élément ayant son propre conducteur communiquant entre eux par signal sonore.
Ils vont entrainer la disparition de la traction à vapeur en France et renouveler le parc d’éléments automoteurs diesel, surtout avec l’arrivée en 1957 de la série des autorails monocaisse X 2800 équipés d’un seul moteur, mais plus puissant (825 ch).