C’est un grand viaduc ferroviaire qui est peu à peu gagné par la rouille et par la végétation, mais qui reste familier aux habitants qui le croisent. En Vendée, le viaduc de Baguenard est situé sur la ligne de chemin de fer reliant Velluire à Parthenay, via Fontenay-le-Comte et Breuil-Barret, et à Cholet. Imaginée en 1879 par Charles de Freycinet, alors ministre des Travaux Publics, cette ligne longue de 172 km est la plus longue jamais inscrite dans le vaste plan de travaux publics dit plan Freycinet. L’idée était de desservir l’ensemble des sous-préfectures et un maximum de chefs-lieux de cantons. En 2020, le viaduc de Baguenard est un survivant. Malgré les bombardements de juillet 1944 et la fermeture de la ligne de chemin de fer en 1955 et sa désaffection, il est encore debout. Mais il a besoin de soins… À travers des conférences et une exposition, L’association Patrimoine du Vouvantais se mobilise pour empêcher cet ouvrage d’art de tomber dans l’oubli. Elle oeuvre pour faire reconnaître ce témoin du patrimoine industriel de la fin du XIXe siècle et célèbrera l’anniversaire du viaduc en mai prochain.
« Avec ses 212 mètres de long et ses 35 mètres de hauteur, le viaduc de Baguenard est le plus long viaduc ferroviaire métallique du département », commente Stéphane Poupin de Patrimoine du Vouvantais. « Il fait partie des ouvrages d’art importants permettant de franchir les reliefs vendéens. Entre Fontenay- le-Comte et Breuil-Barret, sur cette portion de 30 km, outre le viaduc de Baguenard, on trouve un tunnel de 653 mètres et un viaduc maçonné de 127 mètres. » L’inauguration officielle eut lieu le 18 mai 1890 en présence du ministre des Transports de l’époque, Yves Guyot.
Aujourd’hui à l’abandon, le géant d’acier qui enjambe le ruisseau du Petit-Fougerais fut vendu à la commune de Vouvant en 1967, douze ans après la fermeture définitive de la ligne entre Fontenay-le-Comte et La Chataigneraie.
« Le tablier métallique, d’une masse totale de 500 tonnes, fut construit par la société Creilloise Daydé et Pillé. Les éléments préfabriqués furent assemblés sur le remblai. Le tablier fut lancé sur les trois piles maçonnées, dix mois seulement après l’adjudication de ce lot de fabrication. Aujourd’hui disparue, cette entreprise, qui eut en charge la fabrication de la superstructure métallique, est à l’origine de nombreuses constructions qui témoignent du savoir-faire français de l’époque. On lui doit, pour les plus connus, les ponts Mirabeau et Bir-Hakeim ainsi que la voûte de la nef du Grand-Palais à Paris. » Des références indiscutables…
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