1La RATP participe au mouvement de « végétalisation » de la capitale depuis 2017 et affiche l’ambition de dédier 4 hectares de son patrimoine immobilier à cette noble cause. Cet été, c’est au tour du parvis de la gare de Denfert-Rochereau d’accueillir un potager urbain qui se développe au pied d’une pinède…
Tendance de fond dans la capitale : partout, on crée de nouveaux lieux où la nature peut s’épanouir. Dans une ville où l’espace se fait rare, chaque opportunité pour mieux respirer est à exploiter. Friches industrielles, toits ou murs, des jardins et des potagers s’épanouissent un peu partout dans les rues de Paris. La RATP a choisi de suivre le mouvement depuis 2017. Année où les murs de la station Bel- Air (ligne 6) ont accueilli des fresques végétales longues de 40 m. Puis, l’entrée de la station Jaurès (lignes 2, 5 et 6) est surmontée de plantes rares, tandis que la salle d’échanges offre des éléments sculpturaux végétalisés. La régie veut végétaliser 4 ha de son patrimoine immobilier dont un tiers doit être consacré à l’agriculture urbaine. L’entreprise a même installé en novembre 2016 un démonstrateur d’agriculture urbaine sur une terrasse de son siège social, au coeur de Paris. Aujourd’hui, c’est au tour du parvis de la gare de Denfert-Rochereau (lignes 4, 6 et RER B) d’être végétalisé. Plus de 300 m2 de potager au pied d’une pinède qui accueillent des plantes aromatiques, comme la lavande, le romarin, le thym et la sauge, des plantes grimpantes, notamment mûrier et jasmin ou encore des fruits et des légumes (fraisier, poivron, fève…) : il suffit de s’y promener pour s’enivrer les sens et avoir l’eau à la bouche. Pour ce projet, la RATP a choisi de collaborer avec Les Jardins de Gally, l’agence de paysagistes de la Ferme de Gally, un lieu bien connu des habitants de l’ouest de la capitale, ferme innovante qui depuis des années propose aux visiteurs de cueillir eux-mêmes les fruits et légumes qu’ils achètent. Grâce à l’utilisation de paillage naturel, l’entretien de ce jardin ne nécessite pas de pesticides. Des plantes mellifères, comme la lavande et la bruyère, attirent une faune d’insectes pollinisateurs. Abeilles et papillons remplissent ainsi leur rôle dans la préservation de la biodiversité et la reproduction des espèces.
Charte BiodiverCity, bonne volonté ou simple com ?
Le groupe RATP a signé la charte BiodiverCity. Il s’engage ainsi notamment « à intégrer la biodiversité dans les espaces de son patrimoine pouvant accueillir de la végétalisation, à prévoir une gestion adaptée et respectueuse de l’environnement, à sensibiliser les parties prenantes et le public à l’importance de la nature en ville. » Pour les signataires, c’est également l’occasion de faire un joli coup de com… Ainsi, Bolloré Logistics a également paraphé cette charte, ce qui n’empêche pas une autre filiale du groupe, Bolloré Transport & Logistics, d’être très présente dans la filière africaine d’exportation de bois, traitant 1,4 million de mètres cubes par an de bois en grumes. Le groupe a également investi dans l’hévéa et le palmier à huile, deux industries qui accélèrent le processus de déforestation du continent. On peut donc légitimement douter de la sincérité de son combat pour la « végétalisation ». Ce n’est naturellement pas le cas de la RATP et grâce à son action, les 32 000 voyageurs qui transitent quotidiennement par Denfert-Rochereau peuvent désormais profiter d’une pause bucolique sur le parvis de la gare.
