SNCF Voyageurs a annoncé le 24 octobre « un plan immédiat de redressement » en Hauts-de- France au lendemain des menaces de la région de suspendre ses paiements si l’entreprise n’apportait pas de réponses d’ici à la mi-novembre à la dégradation de son service TER. Ces dysfonctionnements sont dus à une « tension sur les effectifs », « l’augmentation de faits externes » et « la tension sur le parc matériel », a expliqué la SNCF en reconnaissant dans un communiqué que, depuis la rentrée de septembre, « TER Hauts-de- France traverse des difficultés de production », le service aux voyageurs est « altéré » par des événements « internes » et « externes », se traduisant « par une régularité au-dessous de l’objectif », « un nombre de suppressions de trains en forte augmentation » et « un parc matériel diminué ».
Pour y remédier, SNCF Voyageurs a décidé de renforcer ses moyens avec notamment « l’affectation de 40 personnels roulants, conducteurs et contrôleurs, qui seront en poste d’ici le 8 novembre », et le « renfort dès cette semaine par des personnels volontaires» sur les métiers de la maintenance, de la conduite et du contrôle des trains. L’entreprise prévoit aussi le « renfort du parc matériel avec l’arrivée dès cette semaine de deux locomotives supplémentaires ».
« Il est dommage de devoir taper du poing sur la table pour obtenir en quelques jours des mesures. Je pensais que la gestion du train du quotidien par la SNCF faisait qu’ils s’adaptaient et qu’ils mettaient les moyens en conformité avec la convention qui est signée », a commenté Franck Dhersin, le vice-président chargé des Transports au conseil régional.
Cet article est tiré du numéro 3859 de La Vie du Rail.
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SNCF Voyageurs, qui est en fait une société anonyme à capitaux publics bien intentionnée, sait mieux que quiconque dans le milieu ferroviaire français que la possibilité de perdre une par une l’exploitation des lignes TER au profit d’autres opérateurs ferroviaires (d’origine étatique ou privée) peut arriver à la vélocité du TGV, pas du TER!
À la suite des trains supprimés, retards, manques de communication sérieux et chroniques sur le réseau TER Hauts-de-France, cette fois-ci il y a un mois, la Région a littéralement menaçé de ne plus payer la SNCF face aux dysfonctionnements du trafic voyageurs pour lequel elle contribue à hauteur de 500 millions d’euros par an.
En réponse, la société nationale ferroviaire a promis un renforcement rapide de ses effectifs et de ses moyens.
Alors qu’un prochain rendez-vous est prévu aux alentours du 10 décembre pour un nouvel état des lieux, dans les coulisses le bruit court que SNCF Voyageurs prend très au sérieux l’intimidation de la Région Hauts-de-France.