Des préavis de grève étaient déposés pour le 18 décembre, date du démarrage des vacances scolaires, à un moment où bien des trains de la SNCF affichaient complets… Une mauvaise nouvelle pour la SNCF qui a perdu 3 milliards d’euros l’année dernière avec la désaffection de la clientèle fuyant les contaminations potentielles au Covid. Mais un cadeau bienvenu pour Trenitalia qui lance ce jour-là ses premiers trains sur l’axe Paris-Lyon pour concurrencer la SNCF sur sa ligne la plus rentable. Selon la SNCF, il est impossible de quantifier le nombre de préavis, certains datant de 2015, qu’il suffit simplement de réactiver… Les organisations syndicales les activent en fonction de leurs doléances, dit-on en interne. Le changement de service horaire est traditionnellement un moment de tensions sociales mais préavis ne veut pas dire qu’une grève aura lieu. Nous avons interrogé les organisations syndicales représentatives de la SNCF en leur posant ces questions : déposer des préavis de grève au moment où commencent les vacances scolaires ne risque-t-il pas de susciter l’incompréhension des Français ? N’est-ce pas aussi un cadeau fait à Trenitalia le jour où elle se lance sur le marché français de la grande vitesse ? A l’heure où nous bouclions, trois syndicats sur quatre nous avaient répondu.
« C’est le résultat de multiples situations de « craquage » Laurent Brun, secrétaire général de la CGT-Cheminots
« Il n’y a pas de préavis national de la Fédération pour les 17 et 18 décembre. Ce sont des préavis locaux sur plusieurs zones en France. Il y en a d’autres plus tard et il y en a déjà eu depuis deux mois. C’est le résultat de multiples situations de « craquage » des cheminots sur deux questions principales : l’emploi (il y a des trous partout avec une forte incidence sur la production, comme cela a été mis en évidence dans les Hauts-de- France) et les salaires (les droits sociaux étant rabotés, la poursuite du gel salarial ne passe plus notamment auprès des jeunes ). Comme la direction du groupe ne veut plus de politique centralisée, les cheminots se battent dans leurs établissements, et donc cela éclate de partout, ce qui crée un chaos dans la production. Ce n’est pas le choix des agents, c’est la conséquence des choix de la direction.
La Fédération CGT laisse ses syndicats organiser ces luttes en fonction des situations locales. Donc nous ne pouvons pas répondre à vos questions relatives à ces grèves. Nous le pourrions si elles débouchaient sur une généralisation nationale, qui n’est pas à exclure mais qui n’est pas à l’ordre du jour au moment où je vous réponds.