Attendu pour juin, annoncé pour le 8 octobre, le rapport du préfet François Philizot sur le devenir des petites lignes ferroviaires commandé par le gouvernement, n’en finit plus de se faire attendre. « Il est sur mon bureau, il est très fouillé, fait un diagnostic région par région et ligne par ligne, mais il ne sera complet et publié que lorsqu’il comprendra un plan d’actions. Pour l’heure, il n’apporte que des embryons de solutions », s’est expliqué Jean-Baptiste Djebbari le 10 octobre en clôture du colloque de la Fédération des associations des usagers des transports (Fnaut), à l’Assemblée nationale.
Reprenant l’explication avancée le 1er octobre par Édouard Philippe au congrès des Régions de France : « Sur les petites lignes ferroviaires, nous avons besoin d’un bouquet de solutions », avait déjà justifié le Premier ministre à Bordeaux. « Le gouvernement annonce un plan d’actions élaboré en concertation avec les régions, mais sans les éléments de diagnostic, on tourne en rond », commente Bruno Gazeau, président de la Fnaut qui craint que le rapport tant attendu ne soit « reporté à Pâques ou la Trinité ». Selon un autre observateur, Bercy est vent debout contre la clé de répartition financière entre l’État, les régions et la SNCF prévue dans le rapport Philizot pour régénérer le réseau des petites lignes qui irriguent les territoires. Périurbaine, intercité ou capillaire, la répartition envisagée serait différente selon l’importance de la ligne.
Djebbari plaide pour des trains légers
De son côté, Jean-Baptiste Djebbari plaide pour l’expérimentation de « trains légers » (autorails ou trams-trains électriques, voire aussi autonomes), moins lourds donc moins coûteux en infrastructures, mais aussi à l’achat et en exploitation. « Sur le modèle du réseau ferroviaire régional au pays de Galles récemment remporté par Keolis », illustre le secrétaire d’État aux Transports. Le 5 octobre, il a invité à cet effet Jean-Pierre Farandou, actuel patron de Keolis mais surtout futur président de la SNCF, dans son ancienne circonscription en Haute-Vienne, sur la ligne Limoges – Brive coupée depuis un an et demi après un affaissement de remblais. « Nous devons favoriser l’émergence de filières industrielles comme celles du train léger » pour « sortir des standards de régénération du réseau et d’exploitation de la SNCF », martèle le secrétaire d’État, reprenant les éléments de son discours lors de son audition le 9 octobre devant le Parlement. Le préfet Philizot devait, lui, être auditionné le 17 octobre en commission du Développement durable à l’Assemblée nationale.