Le projet de loi Climat et Résilience, en cours d’examen devant l’Assemblée nationale, reste sous le feu des critiques. Le week-end dernier, les députés ont donné un premier feu vert, en commission, à la suppression de certaines lignes aériennes intérieures en cas d’alternatives en train en moins de deux heures trente, après un vif débat et des voix divergentes jusque dans la majorité.
Des exceptions pour les trajets en correspondances seraient toutefois possibles, selon l’article 36 du projet de loi Climat, examiné en commission et attendu dans l’hémicycle fin mars. Un premier pas positif, mais finalement limité compte tenu du faible nombre de liaisons aériennes potentiellement concernées.
De son côté, la Fnaut dit ne pas attendre grand-chose de ces débats parlementaires. “Une fois encore, on discute par silo. Nous ne comprenons pas pourquoi on ne parle pas du ferroviaire : si le ferroviaire est utile dans la lutte contre le changement climatique, pourquoi ne figure-t-il pas dans le projet de loi?“, s’interroge Bruno Gazeau, son président.
Pour en savoir plus sur les choix gouvernementaux, il faudra attendre la publication du rapport de la DGITM sur les Intercités et les trains de nuit, prévu, selon Bruno Gazeau, pour la fin mars. Dans la foulée, toujours selon lui, le schéma national des services ferroviaires, qui aurait dû être publié avant juin 2019 comme le demandaient la loi de réforme ferroviaire de 2014 et le pacte ferroviaire, pourrait être présenté. Ce qui donnerait de la visibilité sur les projets de transports pour les 5 prochaines années.
Le président de la fédération représentant les usagers déplore aussi l’absence d’ambitions en matière de report modal. “Le projet de loi insiste beaucoup sur la voiture propre mais bien peu sur le report modal. Nous voulons des villes peu polluées mais aussi apaisées. Ce qui passe par moins de voitures dans les villes“, souligne-t-il.
Enfin, la Fnaut, qui a proposé un grand nombre d’amendements, demande aux régions un système permettant de suspendre les prélèvements des abonnements de transport quand les voyageurs ne les utilisent plus pour cause de télétravail. “Les régions, IDFM,le GART, l’UTP ou la SNCF, tous nous disent que cette demande est légitime mais qu’elle est compliquée à mettre en place pour des raisons informatiques“. Un “irritant” de plus aux yeux de la fédération.
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