La première liaison à grande vitesse du continent africain, qui mettra Tanger à 2 heures 10 de Casablanca, a été inaugurée le 15 novembre en présence d’Emmanuel Macron et du roi Mohammed VI. L’exploitation commerciale des trains à grande vitesse devait commencer le 26 novembre. Un projet largement financé par la France.
Le Maroc a inauguré le jeudi 15 novembre sa première ligne à grande vitesse. Et le royaume est devenu le premier pays d’Afrique à se mettre dans le sillage ouvert par le Shinkansen, puis le TGV. Emmanuel Macron a pris place aux côtés du roi Mohammed VI dans le train inaugural allant de Tanger à Rabat. Grâce à la LGV, longue de près de 200 km, reliant Tanger à Kénitra, le grand port marocain n’est plus qu’à 2 heures 10 de Casablanca, la capitale économique du royaume. 2 heures 10 au lieu de 4 heures 45… quand tout va bien. Ce n’est pas toujours le cas. La ligne à voie unique connaissant beaucoup d’aléas d’exploitation, le trajet prend en fait souvent six heures.
La nouvelle relation dessert quatre gares neuves et monumentales : Tanger d’un côté, Casablanca- Voyageurs de l’autre et, entre les deux, Kénitra et Rabat- Agdal. À l’issue d’une montée en charge progressive de six à sept mois, la desserte atteindra un train par heure et par sens.
Le choix de l’axe Tanger – Casablanca n’allait pas de soi. L’autre option, pour commencer l’aventure de la grande vitesse, c’était Casablanca – Marrakech. Ce fut vraiment la volonté du roi d’arrimer Tanger et son port aux autres grands pôles économiques que sont Kénitra et Casa. Le prolongement Kénitra – Rabat, dont les études préliminaires ont été faites, pourrait être réalisé ensuite.
L’ensemble du projet inauguré le 15 novembre, matériel roulant compris, a coûté 2,1 milliards d’euros. La France en a financé 51 %, le Fonds arabe de développement économique et social 21 %, et le Maroc 28 %. Les 55 km suivants pourraient coûter environ 700 millions. Le prolongement nécessite deux énormes ouvrages d’art : un viaduc pour franchir le Bouregreg entre Rabat et Salé, puis, juste après, un ouvrage en souterrain pour ressortir à Rabat-Agdal.