On savait depuis avril que le consortium regroupant Stagecoach, Virgin et la SNCF avait été exclu de l’appel d’offres pour l’exploitation de la future ligne à grande vitesse britannique HS2 suite à un différend entre le ministère britannique des Transports (DfT) et Stagecoach sur le financement de la caisse de retraite des cheminots. Restaient en lice deux consortiums : First Trenitalia West Coast Rail Ltd, regroupant FirstGroup et Trenitalia, d’une part, et MTR West Coast Partnership Ltd, une joint-venture entre la filiale britannique du hongkongais MTR, la Renfe et l’exploitant chinois Guangshen Railway Co, d’autre part.
C’est finalement à First Trenitalia que le DfT a attribué le marché, dont la première phase débutera dès le 8 décembre prochain avec la reprise des dessertes exploitées depuis 22 ans par Virgin Trains sur la West Coast Main Line, la ligne classique entre Londres, le nordouest de l’Angleterre et l’Écosse. La deuxième phase devrait couvrir la période de mars 2026 à mars 2031, après la mise en service de la HS2.
Si la presse britannique a présenté FirstGroup comme vainqueur (à juste titre, dans la mesure où le groupe écossais détient 70 % du consortium), chaque candidat comprenait également un spécialiste de la grande vitesse européenne, ici Trenitalia. Cette attribution de l’exploitation de la HS2 est donc un succès notable pour l’opérateur historique italien, qui prépare également son arrivée en France via la relation Paris Milan. La direction de Virgin Trains, qui avait beau savoir qu’elle était exclue de la course, a fait part à ses clients de son « extrême déception » par un mail intitulé « It’s business as usual, Customer ». D’une certaine façon, Virgin avait déjà fait entrer la technologie ferroviaire italienne sur la West Coast Main Line en y introduisant, il y a presque deux décennies, une adaptation aux normes britanniques du train pendulaire Pendolino espanolfarm.com.