Network Rail, le gestionnaire de l’infrastructure ferroviaire britannique, a lancé au Pays de Galles les travaux de rénovation et de modernisation du viaduc historique de Chepstow. Cet antique ouvrage d’art permet, depuis 170 ans, à la ligne de l’estuaire de la Severn de franchir la Wye, une rivière qui se jette dans l’estuaire de la Severn, le plus long cours d’eau du Royaume Uni.
Le coût total du chantier est estimé à 4,6 millions de livres (près de 5,2 millions d’euros). Cet investissement fait partie d’un programme de travaux plus vaste qui doit moderniser l’ensemble de la ligne, le Programme de résilience de l’estuaire de la Severn. Le site est en effet particulièrement exposé à la pluie, au vent et à la mer. Aggravés par les effets du dérèglement climatique, des phénomènes météorologiques extrêmes ont dévasté l’infrastructure à plusieurs reprises. Ainsi, la ligne a connu cinq glissements de terrain majeurs au cours des deux dernières années.
Un plan de 25 millions de livres (plus de 28 millions d’euros) doit notamment sécuriser la ligne Newport-Gloucester qui relie le sud du Pays de Galles au West Country, aux Midlands et au nord de l’Angleterre. Classé Grade II, le viaduc de Chepstow est l’oeuvre du célèbre Isambard Kingdom Brunel qui emploie des techniques révolutionnaires pour l’époque. Devenu en 1833 l’ingénieur en chef de la Great Western Railway qui dessert, à partir de Londres, les régions ouest de l’Angleterre et le sud du pays de Galles, il réalise de nombreux ponts et tunnels pour la compagnie ferroviaire.
Formé de deux tubes longs de 461 mètres qui reposent sur trois piles formant quatre arches de 80 à 140 mètres de portée, le pont ferroviaire de Chepstow a été édifié entre 1850 et 1852. L’ingénieur a utilisé deux tubes d’acier de 2,74 mètres de diamètre reposant sur deux appuis distants de 90 mètres. Ici, chaque voie est suspendue à un des tubes par des tiges contreventées. L’ensemble forme une grande travée à treillis, complétée par deux autres travées simples de 30 mètres chacune. Le système inventé par Brunel est toujours en place aujourd’hui. Afin de préserver ce patrimoine ferroviaire de premier plan, les équipes de Network Rail doivent réparer la charpente métallique, assurer l’imperméabilisation de l’ouvrage, rénover la maçonnerie et renforcer les culées du viaduc.
? Cet article est tiré du numéro 3926 de La Vie du Rail.
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