Une nouvelle section animée par vous et pour vous, elle va nous permettre de revisiter l’histoire cheminote. Celle d’il y a 10, 20, 30, 40 ans…
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7 février 2007 – L’heure du train propre
Ateliers, conduite, matériels, entretien, il ne suffit plus que le train soit un mode de transport peu polluant. Il y a 11 ans, La Vie du Rail expliquait que la SNCF voulait devenir une entreprise de plus en plus verte en agissant sur l’ensemble de ses pratiques. Remotorisation d’engins, mise aux normes environnementales de ses installations, nouvelles constructions écologiques, recyclage et consommations rationalisées…
La SNCF qui se croit vertueuse peut avoir de mauvaises surprises : si le train passe pour être écolo, toute la partie industrielle de l’activité ferroviaire est polluante. Et même très polluante. Pollution du sol, de l’eau, de l’air, sans parler des nuisances sonores ou des impacts sur la faune ou la flore. La SNCF, comme les autres industries, fait payer un lourd tribut à la nature. Ce sont les dépôts d’hydrocarbures, où les fuites sont fréquentes. Ce sont des installations souvent anciennes où les pratiques le sont tout autant : moteurs posés à même le sol et à l’air libre, dont les huiles se propagent dans la terre. Ce sont les tonnes de déchets dangereux mélangés aux autres, dont il faut bien se débarrasser…
Depuis quelques années, la SNCF a pris conscience du problème. Pour changer les pratiques et les mentalités, elle est de management environnemental (SME). Il s’agit de gérer l’entreprise en ayant toujours à l’esprit les contraintes environnementales. Et de sensibiliser les agents pour que chacun devienne « un acteur du développement durable, quel que soit son niveau de responsabilité », avait expliqué Louis Gallois lorsqu’il était président de la SNCF.
« 190 établissements sur 250 ont réalisé un état des lieux sur leurs pratiques. Et 80 établissements disposent déjà d’un SME », explique Éric Flamand, le nouveau directeur du Développement durable et de l’Environnement à la SNCF. Dans les établissements du matériel, où les risques de pollution sont importants, les exigences sont accrues : ils vont tous être certifiés Iso 14 0001 pour attester de la qualité de la gestion des risques. Cette mise aux normes très strictes et régulièrement contrôlées « porte sur 44 établissements du matériel pour 2008- 2009. Aujourd’hui, trois établissements sont certifiés. Et un quatrième a obtenu le premier niveau Iso 140001. C’est aussi une façon de mieux gérer nos établissements », précise Éric Flamand.
Même démarche dans l’immobilier : « Il faut qu’un bâtiment neuf soit moins cher à exploiter qu’un ancien. Nous essayons d’aller vers des constructions HQE (haute qualité environnementale) raisonnés », souligne Jean-Louis Cazillac de la direction de l’Environnement. « La SNCF passe au crible “développement durable” tous les projets dont l’enveloppe dépasse 2,5 millions d’euros. Nous comptons faire la même chose pour les achats supérieurs à un certain budget. Nous avons établi un questionnaire qui nous permet d’identifier les meilleurs fournisseurs », poursuit Éric Flamand.
Pour se faire conseiller, la SNCF a passé une convention avec France Nature Environnement (FNE), qui regroupe les associations nationales de protection de la nature. Celle-ci l’aide à rédiger des fiches sur toutes les questions environnementales, qui seront diff usées au personnel SNCF au cours du premier trimestre. La SNCF va aussi engager dans les deux mois un plan d’économie d’énergie. Et elle s’apprête à lancer une grande prospective sur ses besoins en énergie à l’horizon 2020.
Passage en revue de quelques domaines où la SNCF a vraiment changé ses pratiques. Et de quelques autres où elle pourrait mieux faire.
Ce qui a déjà bougé
La remotorisation des locos diesel
Pour Fret SNCF, la remotorisation de 163 BB 66000/66400, renumérotés 469000/469400, fait partie d’une plus vaste opération de modernisation de ces locomotives, aujourd’hui âgées de 36 à 46 ans mais gardant une intéressante durée de vie résiduelle. À condition d’en améliorer le coût de possession, ce qui passe par une fiabilité et une disponibilité accrues, mais aussi par une moindre consommation, alors même que les réglementations sont de plus en plus exigeantes en matière d’émissions polluantes et de bruit.