Payer plus cher son billet TER faute d’avoir pu l’acheter au guichet ou sur un automate, pour la bonne raison qu’il n’en existe plus ou que le distributeur est en panne, est « inadmissible », fustige la Fédération nationale des associations d’usagers de transport (Fnaut). Une disparition inéluctable avec la dématérialisation des achats ? Qui en décide, quelles sont les solutions alternatives ?
La fermeture progressive des guichets dans les gares des zones rurales, ou la réduction des horaires d’ouverture, est la réponse de SNCF Mobilités, sur injonction de certaines régions, à l’inéluctable poussée des achats de billets sur Internet ou via l’application SNCF. Aujourd’hui, seulement 20 % des ventes de billets TER se font au guichet, selon les chiffres de SNCF TER. « Dans cinq ans, 90 % des abonnements et tickets occasionnels se feront de façon dématérialisée », prédit Michel Neugnot, président de la commission Transport de Régions de France et vice-président transports de Bourgogne- Franche-Comté. Pragmatique, et en ligne avec les prévisions de Frank Lacroix, directeur général de l’activité TER qui envisage 50 % des ventes par voie digitale dès 2020.
« Internet ne peut être l’unique réponse, ça creuse la fracture numérique », s’insurge Bruno Gazeau, président de la Fnaut. Dans un rapport publié le 18 janvier 2019, le Défenseur des droits alerte sur cette fracture pour les démarches administratives et les services publics : 19 % des Français n’ont pas d’ordinateur à domicile et 27 % pas de smartphone, 500 000 personnes vivent dans une zone blanche sans connexion Internet et mobile, calcule l’autorité administrative indépendante. Garder des guichets de gare ouverts pour une minorité de citoyens ? « Intenable financièrement pour les régions qui cherchent des niches de productivité pour réduire le coût des conventions d’exploitation des TER conclues avec SNCF Mobilités », résume Roger Dillenseger, secrétaire général UNSA Cheminots.
S’ils n’ont pu acheter leur ticket en gare, une surtaxe s’applique sur les billets délivrés par le contrôleur à bord, quand il y en a. Il existe trois barèmes : tarif fraudeur, tarif à bord, et tarif exceptionnel pour ceux qui n’ont réellement pas pu acheter leur billet (le voyageur devra prouver l’absence de guichet ou la panne du distributeur), explique SNCF TER, et les tarifs de régulation varient d’une région à l’autre. Selon nos recherches, les tarifs (hors fraude) varient de 7 à 50 euros selon les situations et les distances, mais un nouveau système national tarifaire antifraude est envisagé par SNCF Voyages pour mars ou avril. « Un usager qui n’a pas pu acheter son billet n’est pas un fraudeur », fustige l’association de défense des voyageurs qui milite pour des distributeurs de ticket dans les trains. « Un palier technologique qui sera dépassé dans moins de cinq ans », répond Michel Neugnot, représentant des régions, autorités organisatrices des TER.
Aujourd’hui, seulement 20 % des ventes de billets TER se font au guichet, selon les chiffres de SNCF TER.
J’en conclue donc que 20 % des usagers du train n’ont pas d’autre moyen pour acheter ledit sésame.
Que devront donc faire ces usagers ?
Renoncer au train ?
De plus, un employé dans un guichet, c’est un emploie occupé.
A-t-on les moyens de faire la fine bouche quand on connaît le taux de chômage en France ?
Quant à la FNAUT, eux qui se font les chantres de l’ouverture à la concurrence, pensent-ils que cela va résoudre le problème ?