Acheminer les pèlerins à La Mecque durant la période du hadj est particulièrement complexe car on compte environ 2,5 millions de fidèles qui réalisent la même procession pendant cinq jours. Guillaume Martinetti, ancien de Systra, la filiale d’ingénierie de la RATP qui a notamment travaillé sur la conception des stations du métro desservant La Mecque, explique : « Le défi principal est d’assurer la bonne exploitation des lignes de métro desservant les différents sites alors même que la demande est bien supérieure aux capacités de chaque ligne. Ainsi, les montées et les descentes du train s’effectuent séparément (les voyageurs montent d’un côté et descendent de l’autre pour éviter les croisements) et les quais sont particulièrement larges, environ 10 m. De plus, des auvents au design innovant ont été imaginés pour procurer de l’ombre aux voyageurs (souvent épuisés) qui attendent sur les quais. L’intérêt des deux rangées parallèles de portes palières est de pouvoir stocker, entre ces deux portes, le nombre de personnes qui vont effectivement entrer dans le train. Pour cela, la surface entre les deux portes correspond globalement à la place disponible dans le train. Ce système permet une bonne exploitation de la ligne en évitant que le train ne soit bloqué à quai parce qu’il n’arriverait pas à fermer ces portes. Des zones de stockage de la foule sont aménagées à l’extérieur de la station et peuvent retenir la foule sur plusieurs hectares (parfois durant de longues heures). Les pèlerins ont normalement un passe prépayé pour toute la période du pèlerinage (bracelet sans contact permettant de franchir des sortes de portiques) ».