À côté du passe Navigo, moderne et sans contact, le ticket magnétique (vendu à l’unité ou par carnet de dix) fait un peu figure de vestige. Valérie Pécresse l’avait déjà affirmé et la table ronde sur le financement du 7 mars l’a confirmé et précisé : la dématérialisation envisagée par le Stif se traduira par la possibilité de payer par carte bancaire, par smartphone, ou par une carte sans contact dont le coût du support à l’unité reste modique (15 centimes). Cette mise à jour du titre de paiement devrait entrer en vigueur progressivement, à partir de 2019, sur les bus, tramways et métros.
Pour la carte et le smartphone, le système s’accompagnera d’un postpaiement. Ce changement de supports devrait s’accompagner d’un autre. Concernant la nature de la tarification. Pourrait ainsi se mettre en place un tarif de type « pay as you go ». Certes, souligne-t-on prudemment au Stif, rien n’est joué tant que les élus ne l’ont pas décidé. Mais on voit bien où l’on veut aller : paiement à la distance effectuée et non plus selon un tarif unique. Un changement en profondeur, qui pourrait bien accompagner la mise en service de métro en rocade du Grand Paris Express mais qui nécessitera une généralisation du contrôle à la sortie.
Dire qu’il y a une exception française est assez utile. Cela permet, en règle générale, d’indiquer qu’on veut y mettre fin. Il y a un an, lors d’une première table ronde sur la tarification francilienne, l’exception française qui a été soulignée, c’est la faible participation de l’usager au tarif. Lors de la dernière table ronde du Stif, on a fait remarquer que, sur 20 grandes métropoles mondiales, seuls Saint-Pétersbourg et la région parisienne pratiquent une tarification forfaitaire, les autres métropoles ayant fait le choix d’une tarification à la distance : « pay as you go ». Et si l’on va jusqu’au bout du raisonnement, on peut imaginer que le vraisemblable changement de tarification de l’actuel ticket T servira un jour de laboratoire à un passe Navigo modulable selon les distances ou les horaires