La démission surprise de Raül Blanco, président de la Renfe, le 14 janvier, a secoué le monde ferroviaire espagnol. Moins de deux ans après sa prise de fonction, Blanco quitte son poste dans un contexte économique difficile pour l’opérateur public, marqué par des pertes financières et une concurrence accrue. Les derniers mois ont été particulièrement tumultueux, avec des pannes répétées des nouveaux trains à grande vitesse, provoquant de nombreux incidents sur le réseau. Álvaro Fernandez Heredia, proche du ministre des Transports Oscar Puente, prend la relève.
Raül Blanco a justifié son départ par des \ »motifs personnels\ », selon le quotidien La Vanguardia. Il rejoint le secteur privé, une décision prise \ »d’un commun accord\ » avec le ministère des Transports.
Comptes déficitaires
Économiste de formation, Blanco avait succédé à Isaías Táboas en février 2023, après le scandale des trains \ »trop larges\ » pour les tunnels des réseaux régionaux de Cantabrie et des Asturies. Lié au parti socialiste, Blanco avait auparavant occupé le poste de secrétaire général à l’Industrie et aux PME.
Depuis 2020, la Renfe est en déficit, une situation aggravée par l’arrivée de nouveaux opérateurs comme Ouigo en 2021 et Iryo en 2022, qui ont cassé les prix sur les lignes à grande vitesse. Parallèlement, la société espagnole peine à s’implanter sur le marché français en raison de difficultés d’homologation de ses trains.
Multiples pannes
Depuis mai 2024, les incidents se sont multipliés avec les Talgo Avril, entraînant plus de 500 pannes. La dernière en date, le 1er janvier, a immobilisé 28 trains, causant de fortes perturbations. Ces incidents ont déjà conduit à plusieurs comparutions d’Oscar Puente devant le Parlement.
L’international en ligne de mire
Malgré ces défis, Blanco laisse l’entreprise en meilleur état, avec un déficit réduit de 123 millions d’euros en 2023 à 80 millions en 2024. Il a également accéléré le développement international avec la création de \ »Renfe projets internationaux\ », une filiale dédiée à la croissance hors d’Espagne.
Un ingénieur spécialiste des transports à la tête de la Renfe
Le gouvernement a nommé Álvaro Fernández Heredia à la présidence de la Renfe. Ingénieur spécialisé dans les infrastructures de transports, il a été gérant des entreprises de transports de Madrid et Valladolid, avant de devenir secrétaire général de la Mobilité durable au ministère des Transports. Proche du ministre Oscar Puente, il devra relever les défis laissés par son prédécesseur et superviser une plainte de la Renfe contre la SNCF pour pratiques déloyales.