Que ce soit dans sa vie privée ou à l’Unité Opérationnelle de l’Infra basée à Chamiers en Dordogne où il travaille, il n’est pas rare de voir Frédéric Ferri les mains dans le cambouis. Pour ce technicien hors pair, la maintenance de la mécanique est une grande passion qui l’a mené… jusqu’à la compétition automobile. Avec succès puisqu’il est champion de Nouvelle-Aquitaine 2021 dans la catégorie Proto 2 du championnat NASA (Nouvelle Aquitaine Sport Auto). C’est à l’âge de 20 ans, fort d’un BEP et d’un bac pro MSMA (Maintenance de systèmes mécanisés automatiques) qu’il est embauché en qualité d’ouvrier qualifié par le Technicentre Industriel de Périgueux en 2005 pour l’aménagement intérieur des voitures voyageurs. II est nommé Technicien en 2009. En 2013, il franchit la rivière l’Isle pour intégrer l’UO de Chamiers située sur l’autre rive.
« J’ai changé pour voir autre chose et pour être dans une équipe de maintenance », raconte- t-il.
Durant six années, il travaille en 2×8 au centre d’usinage des bois (CUB). En 2019, il intègre l’équipe journalière de maintenance de l’UO et retrouve là la véritable essence de son métier. « Maintenant, je suis épanoui dans mon travail avec l’esprit cheminot. Je suis aussi secouriste de l’entreprise. Je suis à ma place. Finalement, la SNCF m’a permis de me réaliser », commente-t-il.
A 13 ans, à l’âge des mobylettes et des scooters, Frédéric adore rouler et déjà, cherche à les réparer lui-même. Très vite, le jeune mécano améliore ses deux-roues pour les rendre plus performants afin de gagner en vitesse, garante d’un plaisir grisant. A 16 ans, ses parents l’encadrent pour une conduite accompagnée qui l’amène sereinement jusqu’au permis de conduire. Irrésistiblement attiré par la compétition, il commence par transformer une vieille Citroën BX en voiture de course. A 22 ans, il signe une licence au Sport Auto de Minzac (Dordogne), puis achète une Simca 1000 sur laquelle il monte le moteur V6 d’une Renault 25 qui avait été mise à l’épave. Il crée là son tout premier prototype pour participer à sa première course. « J’étais tout heureux que cela marche et que ma voiture finisse la course », se souvient- il. Son dernier prototype ? Il est né d’une Clio 2 qu’il a récupérée et coupée en deux afin d’installer, juste derrière le siège conducteur, un arceau de sécurité norme 2020, un moteur central atmosphérique de Clio 2 RS et la boîte de vitesses, le tout sur un châssis en tube Saubiac conforme aux normes Ufolep.
A chaque intersaison, Frédéric désosse complètement son véhicule pour changer les pièces usées par la compétition et refaire entièrement le moteur. Un cardan cassé à l’avant-dernier tour du championnat de France 2021 l’a privé de podium. Suite à cette mésaventure, il a consolidé ses cardans en y soudant des renforts. Ne reculant devant aucune idée, le pilote émérite a créé ses propres moules pour refaire en fibre de verre et à l’identique, tous les éléments de sa carrosserie de style V6 élargie. Et cette année, Frédéric Ferri va, encore et toujours, tout mettre en oeuvre pour monter sur le podium du championnat de France.