Le 24 février dernier, l’Ukraine entrait dans sa troisième année de guerre après l’invasion de son territoire par les forces armées de la Fédération de Russie. En gare de Paris – Est, trois expositions photographiques reviennent sur ces deux premières années : la Deutsche Bahn, la compagnie de chemin de fer allemande, propose, à l’intérieur des grilles qui enserrent le parvis de la gare, une exposition baptisée « Le chemin de fer ukrainien, une artère vitale »; l’autre côté des grilles SNCF Gares & Connexions a installé à l’attention des badauds et des voyageurs « L’Ukraine en guerre, sous le regard de 6 photographes » et, enfin, la Croix- Rouge française a investi le hall Alsace de la gare pour « Tout quitter, tout reconstruire – portraits de réfugiés en France ». Trois regards différents posés sur la guerre et ses victimes.
Le lieu n’a pas été choisi au hasard. En effet, c’est par la gare de Paris- Est que la plupart des réfugiés ukrainiens fuyant l’offensive de l’armée russe sont arrivés en France, accueillis par des volontaires de la SNCF et des bénévoles de la Croix- Rouge.
« L’Ukraine en guerre, sous le regard de six photographes » expose des photographes ukrainiens et français engagés sur le terrain : Maxim Dondyuk, Olexandr Glyadelov, Alena Grom, Gaëlle Girbes, Laurence Geai et Guillaume Herbaut, également commissaire de l’exposition. Chacun propose un regard particulier sur le conflit. Guillaume Herbaut explique la complexité d’exposer au public la réalité d’une guerre : « La difficulté était de dépeindre l’horreur, dans un espace fréquenté par des individus de tous âges. Les images témoignent, de manière pudique afin que tout le monde puisse les regarder, de deux ans de guerre totale, racontée à travers six écritures différentes. Elles s’immiscent dans la routine des passants alors qu’ils se rendent à la gare pour les inciter à penser à la guerre en Ukraine, afin que celle-ci ne tombe pas dans l’oubli. »