L’Autorité de régulation des transports (ART) dresse un nouveau bilan de l’ouverture à la concurrence des services de transport ferroviaire de voyageurs et formule ses recommandations en vue de favoriser un développement « réussi » de la concurrence.
Pour l’Autorité de régulation des transports (ART), aucun doute : « l’ouverture à la concurrence constitue un levier majeur de développement et de dynamisation du transport ferroviaire de voyageur », indique son étude présentée le 16 février sur « l’ouverture à la concurrence des services de transport ferroviaire de voyageurs » qui fait un état des lieux en France et en Europe. Selon Bernard Roman, son président, « là où on a ouvert à la concurrence, en Europe, il y a eu une croissance de l’offre et de l’usage, et les entreprises ferroviaires se portent mieux ». Ainsi, le taux de croissance du nombre de trains-km entre 2010 et 2019 « a crû partout en Europe » + 29 % en Suède, + 19 % en Italie, + 10 % en Angleterre, ou + 8 % en Allemagne », sauf en France, où il a reculé de 1 %.
Les pays qui ont très tôt ouvert leur réseau ferré sont aussi ceux qui ont vu la part modale du transport ferroviaire de voyageurs augmenter le plus fortement, affirme également l’ART. En France, cette part modale plafonne depuis des années autour de 10 %.
Pourtant, « il y a un réel potentiel d’attractivité du marché ferroviaire français, qui tient aux 28 000 km de lignes du réseau, deuxième réseau après l’Allemagne, et aux 2 650 km de LGV, deuxième réseau après l’Espagne », estime Bernard Roman. Mais il est aussi celui qui est le moins utilisé : « avec près de 37 circulations quotidiennes de trains de voyageurs par kilomètre de ligne et par jour, l’intensité des circulations est plus faible que la moyenne observée en Europe, qui s’établit à 44 circulations quotidiennes de trains de voyageurs par kilomètre de ligne et par jour », poursuit-il.