Où en est ERTMS sur le réseau ferré français ? Dans un pays longtemps perçu comme peu demandeur du système européen de gestion de la circulation des trains, ce dernier fait désormais l’objet de deux projets pilotes de déploiement – sur la LGV Paris – Lyon et de Marseille à Vintimille – tout en jouant un rôle clé dans les essais sur le développement du train autonome. Objectif : améliorer les performances du réseau ferré en matière de capacité et de régularité.
Cela fait maintenant plus de vingt ans que l’on annonce pour demain le déploiement du système européen de gestion de la circulation ferroviaire ERTMS (European Rail Traffic Management System), censé en premier lieu remplacer par un standard unique les différentes techniques assurant la sécurité de la marche des trains sur le continent. On en est encore loin. D’un côté, certains réseaux classiques de taille relativement petite (Luxembourg, Suisse…) ont généralisé ERTMS, alors que ce dernier est le bienvenu sur les réseaux à grande vitesse espagnol ou italien, dont le développement est relativement récent. A l’autre extrémité du spectre, l’Allemagne et la France ont longtemps été perçus comme réticents, avec des réseaux étendus et déjà équipés de systèmes nationaux performants. Sur le réseau français, la TVM (transmission voie-machine), développée en son temps par la CSEE, aujourd’hui Hitachi Rail STS, donne toute satisfaction sur les LGV depuis maintenant 40 ans. Et cette transmission, qui existe en deux versions (300 et 430), a fait école dans le tunnel sous la Manche ainsi que sur la HS1, première LGV britannique. Ceci alors que la mise en service d’ERTMS n’a pas été un fleuve tranquille, comme peuvent en témoigner les personnes ayant travaillé sur les projets belges ou néerlandais. La succession des versions (baselines), ainsi que la cohabitation de plusieurs équipementiers, le tout pimenté par les passages sur différents réseaux ferrés, ont été une source indéniable d’incompatibilités, alors qu’ERTMS était censé réaliser une unification !