Suspendue en 2014 suite à des intempéries, la ligne entre Montréjeau et Luchon va rouvrir en Occitanie. Tout comme cinq autres lignes ferroviaires rurales que la région Occitanie a décidé de remettre en service d’ici 2020 suite aux États généraux du rail qu’elle a organisés au printemps 2016.
La région Occitanie mise résolument sur le train pour son développement. Suite aux États généraux du rail du printemps 2016, elle a décidé de rouvrir six lignes rurales ou de montagne pour l’aménagement de son territoire. La première est Montréjeau – Luchon dont la remise en service est prévue pour fin 2020. C’est ce que sa présidente Carole Delga est venue annoncer mi-mai à Luchon devant 150 personnes, usagers, habitants et élus locaux. Les cinq autres lignes prioritaires sont Alès – Bessèges, Carcassonne – Quillan, le Train jaune, la Rive droite du Rhône et Rodez – Sévérac. Mais il pourrait y en avoir d’autres. Mise en service en 1873, la ligne Montréjeau – Luchon avait été suspendue en novembre 2014, suite notamment aux inondations de 2013 qui avaient fragilisé les voies et plusieurs ouvrages. Depuis, la desserte est assurée en autocar. « Une étude réalisée en 2015 a montré que la fermeture de cette ligne avait une vraie conséquence économique sur l’emploi dans nos vallées, avec une baisse de la fréquentation des thermes et des structures d’hôtellerie- restauration, indique Carole Delga. Il y a des zones pour lesquelles l’infrastructure routière n’est pas suffisante pour avoir une bonne desserte. »
Entre les trois scénarios évoqués par le comité de pilotage de l’avenir de la ligne, le choix d’investissement de la région s’est porté sur la rénovation de la voie et des ouvrages, mais pas de la caténaire. La ligne fonctionnera donc avec des locomotives bimodes, roulant à l’électricité jusqu’à Montréjeau et au diesel sur les 35 km séparant Montréjeau de Luchon. « Le coût est de 36 millions d’euros au lieu de 56 millions d’euros, or les 20 millions de plus ne se justifiaient pas au vu des faibles émissions de CO2 », explique la présidente. La région est convaincue que le rail apportera du développement à ces vallées pyrénéennes, pour le thermalisme, le ski mais aussi avec l’installation de populations pour qui ce mode de transport est un facteur d’attractivité.
Sur 36 millions d’euros, 26 millions seront pris en charge par la région, six millions par l’État dans le cadre du contrat de plan État-région et 4,50 millions par la SNCF. La région prendra aussi à sa charge le déficit d’exploitation. Pour les autres lignes, Carole Delga souhaite le même engagement tripartite. « La région est prête à s’engager sur une nouvelle offre d’exploitation de lignes en difficulté ou aujourd’hui fermées, mais cet engagement doit s’accompagner d’investissements partagés entre l’État, les collectivités locales et SNCF Réseau sur les infrastructures, souligne-t-elle. Ces mises à niveau doivent s’accompagner d’un projet de service car c’est par un niveau d’offre suffisamment important qu’une ligne est utile au territoire et justifie les investissements consentis. Un niveau de service de six allers-retours par jour semble être un objectif soutenable pour rendre le service de transport attractif pour les usagers. »
Pour Montréjeau – Luchon, un comité de pilotage sera mis en place à l’automne 2017 pour construire un véritable projet de territoire. Les études préliminaires et d’avant-projet seront conduites d’ici 2018, pour un lancement des travaux en 2019.
Note : La photographie d’illustration fait partie de notre fond de photographies ferroviaires que vous pouvez consulter sur notre nouveau site Photorail.