La tenue à Hambourg du Congrès mondial des systèmes de transport intelligents (ITS), du 11 au 15 octobre, a donné lieu à la présentation in situ du projet Digitale S-Bahn Hamburg par Richard Lutz, PDG de la DB, et Roland Busch, PDG de Siemens AG, en présence du bourgmestre Peter Tschentscher. Revêtues pour l’occasion d’une livrée blanche, quatre rames de S-Bahn BR 474 de la ligne S21 ont circulé sur les 23 km entre les gares Berliner Tor et Bergedorf/ Aumühle sans intervention de leur conducteur, qui s’est concentré sur des tâches de surveillance.
S’agit-il là d’une première mondiale, comme le proclament la DB et Siemens ? Oui, dans la mesure où même si la mise en oeuvre un niveau d’automatisation GoA2, c’est-à-dire avec présence du conducteur en ligne, est de plus en plus pratiquée sur d’autres réseaux ferrés en banlieue, il n’en est pas de même pour les manoeuvres automatiques de retournement au terminus, en mode GoA4 sans personnel ! La mise en oeuvre de ces deux niveaux d’automatisation a été réalisée en se basant sur l’équipement des voies empruntées avec le système européen ETCS et la transmission des ordres de conduite aux trains par 5G.
À partir de décembre, les quatre rames « numériques » de Hambourg seront en service régulier, préfigurant l’automatisation du réseau S-Bahn, prévue pour la fin de la décennie. Un basculement que la DB envisage également d’étendre à l’échelle nationale, pour les trains régionaux et grande ligne. Objectif : « transporter jusqu’à 30 % de voyageurs en plus, améliorer considérablement la ponctualité et économiser plus de 30 % d’énergie ».
Cet article est tiré du numéro 3857 de La Vie du Rail.
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L’opérateur ferroviaire allemand Deutsche Bahn se félicite de l’arrivée prochaine des trains S-Bahn (l’équivalent du RER parisien) autonomes de Hambourg. Le coût total de ce projet pionnier est d’environ 60 millions d’euros, investis à parts égales par la Deutsche Bahn, Siemens Mobility et la ville de Hambourg. Bien entendu, d’autres villes, comme Paris, disposent déjà de métros sans conducteur, tandis que les aéroports possèdent souvent des monorails automatisés qui desservent les terminaux, mais ceux-ci fonctionnent sur des voies uniques exclusives, alors que les nouveaux trains du réseau ferroviaire urbain rapide S-Bahn de Hambourg partagera des voies avec d’autres trains traditionnels.
En tant que plus grand événement axé sur la mobilité intelligente et la numérisation des transports dans le monde, avec environ 12000 participants issus de la politique, de la science et de l’industrie, le congrès ITS (Intelligent Transport Systems) était la plate-forme idéale pour ce projet pilote innovant (Digitale S-Bahn Hamburg) des entreprises DB et Siemens. La solution astucieuse pertinente a montré pour la première fois comment d’autres réseaux ferroviaires dans les zones métropolitaines peuvent également être numérisés à l’avenir. Indiquons tout de même qu’avant ce train autonome de DB et Siemens, une locomotive semi-autonome avait déjà circulé sur le réseau national français en 2020. Et actuellement, la SNCF travaille en partenariat avec Alstom, Bosch et Thales pour déployer un prototype entièrement autonome d’ici 2023.