L’opposition de gauche à la région Ile-de-France, présidée par la LR Valérie Pécresse, a saisi la Défenseure des droits sur la diminution de l’offre des transports publics franciliens et ses conséquences pour les usagers. Les conditions de transport en bus, mais aussi en métro, se sont en effet dégradées ces derniers mois, principalement à cause d’un manque de conducteurs et d’un fort absentéisme.
« Cette situation est le résultat de plusieurs décisions prises par Ile-de-France Mobilités (IDFM, l’autorité organisatrice des transports) et à sa tête, Valérie Pécresse », affirment les groupes insoumis, écologiste, socialiste et communiste dans une lettre commune envoyée fin octobre à Claire Hédon, et communiquée à l’AFP. A l’origine de cette dégradation, selon eux, la commande d’une « offre de transport au rabais » passée par IDFM pendant la période de crise sanitaire et depuis.
La situation actuelle prive « les usagers d’un droit à la mobilité dans des conditions dignes » et « instaure une inégalité de traitement selon le lieu d’habitation, le type d’activité et la situation sociale », estiment les élus qui ont joint à leur courrier une lettre d’un collectif de parents d’élèves handicapés du Val-de-Marne, n’ayant pas pu effectuer leur rentrée scolaire faute de transports.
De son côté, Valérie Pécresse rejette la faute sur la RATP, l’accusant d’avoir « sous-estimé les problèmes qu’elle rencontre sur le métro ». La RATP aurait mal anticipé ses besoins en conducteurs. La régie, qui cherche 1 500 conducteurs de bus, en avait embauché 820 à la fin septembre. D’où une offre de transport réduite d’un quart par rapport à ce qui lui est demandé par IDFM. Il lui manquerait également une centaine de conducteurs de métro.
Haussant le ton le 6 novembre, dans une interview au Parisien, et déplorant une dégradation du lien de confiance, la présidente d’IDFM a demandé à l’entreprise publique de revenir à « 100 % d’offre d’avant-Covid » (contre 98 % en moyenne en théorie actuellement). Et a demandé à Jean Castex, le futur patron de la RATP, de « rétablir la qualité de service qui s’est très nettement dégradée depuis la rentrée ».
La Fnaut, qui réclame également une hausse de l’offre de transport sur le réseau RATP, voit dans ces renvois de balle beaucoup d’hypocrisie. Moins de transports signifie moins de dépense pour IDFM qui cherche à réaliser des économies tous azimuts et doit trouver 950 millions d’euros afin de boucler son budget 2023. C’est dans ce contexte que la RATP a connu, le 10 novembre, une nouvelle journée noire avec un appel à la grève relayée par tous les syndicats…
? Cet article est tiré du numéro 3912 de La Vie du Rail.
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