Le secteur des transports est placé à la dixième place sur douze sur le critère d’attractivité. Les écoles cherchent à valoriser les atouts du transport public.
Deux promotions, soit plus d’une trentaine de jeunes diplômés intègrent chaque année le graduate program de Keolis. « Un cursus alliant des formations théoriques et deux immersions de six mois sur le terrain, avant de prendre un poste, par exemple de responsable études et méthode ou de responsable d’exploitation dans une filiale de taille moyenne », décrit Clément Michel, directeur des ressources humaines (DRH) de l’opérateur de transport public de voyageurs. Les « pépins » (le nom donné aux jeunes potentiels qui suivent ce programme), mais aussi d’autres jeunes diplômés, se voient également proposer régulièrement des missions à l’international, via le volontariat international en entreprise (VIE).
Porté par un fil rouge stratégique tissé autour du développement durable, Keolis n’éprouve aucune difficulté à recruter de jeunes cadres, et notamment des ingénieurs. Mais cette attractivité est loin d’être partagée par l’ensemble des entreprises du transport public. « Le secteur ferroviaire aurait besoin de 600 à 800 nouveaux ingénieurs par an, mais n’en embauche que 200 », déplore Houria Habchi, chargée de mission ingénierie de la formation et de la promotion des métiers du ferroviaire au sein de l’association Futur en train, structure de l’UTP chargée du développement des formations et la promotion des métiers ferroviaires. Directeur du master Transport et développement durable (TraDD) et des formations de masters et au développement durable de l’École des Ponts ParisTech, Emeric Fortin observe que même si les start-up de mobilité absorbent une part non négligeable des 25 à 35 diplômés annuels du master TraDD, ces derniers s’engagent dans le programme avec l’envie de rejoindre des entreprises de transport collectif.
C’est d’ailleurs plutôt en amont, au moment de l’orientation des élèves ingénieurs vers les filières de formation conduisant aux métiers du transport public, que se situe la désaffection. Dans son troisième baromètre publié en décembre 2022, l’Observatoire des Arts et métiers souligne que le secteur des transports est placé à la dixième place sur le critère d’attractivité parmi 12 secteurs analysés.
Même écho dans une école spécialisée comme l’ISAT (Institut supérieur de l’automobile et des transports), qui compte trois départements de spécialisation en formation initiale : mécanique, énergétique et infrastructures et réseaux de transport. « Nous sommes situés à Nevers, à quelques encablures du circuit de Magny-Cours et les deux premiers départements, créés en même temps que l’école, attirent le plus grand nombre d’étudiants, notamment ceux souhaitant travailler dans la compétition automobile », note Thomas Paviot, directeur de l’établissement.
? Retrouvez l’intégralité de cet article dans le numéro 3925 de La Vie du Rail.
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