Il y a quatre ans, le 30 septembre 2016, l’Intercités de nuit Strasbourg – Nice prenait son dernier départ en gare de Strasbourg. Malgré des années de mobilisation, nous n’avions pas réussi à empêcher l’arrêt de cette ligne qui reliait de nuit l’Alsace à la Côte d’Azur. Quelques mois plus tôt, c’est la liaison de nuit Strasbourg – Perpignan qui faisait les frais d’une politique axée délibérément sur l’abandon du train de nuit. Ces suppressions s’inscrivent alors dans le sillage d’un lent et vaste démantèlement des lignes de nuit. En dix ans, entre 2007 et 2017, ce sont plus d’une cinquantaine de lignes qui ont tout simplement disparu. Aujourd’hui, l’état d’esprit est tout autre. On constate un regain d’intérêt pour les trains de nuit, chez les citoyens en général mais aussi et surtout au sein du Gouvernement. Un peu comme le retour du tramway dans les grandes villes dans les années 90 – après son abandon au profit de la voiture dans les années 50 – le train de nuit semble faire son retour en grâce et regagner le coeur des Français. Ce retour est une excellente nouvelle à plusieurs titres.
Un transport écologique et un levier de désenclavement des territoires
Tout d’abord, car le train de nuit représente un mode de transport écologique majoritairement décarboné. Grâce à un « mix énergétique » peu émetteur de CO2, le transport ferroviaire est aujourd’hui considéré comme « propre », par comparaison aux autres modes de transport. Les trains de nuit présentent des taux moyens d’occupation élevés, ce qui leur confère un bilan énergétique favorable. Ils apparaissent ainsi, sur des moyennes ou longues distances, comme une alternative crédible à l’usage de la voiture individuelle ou de l’avion.